Blessé À Moi-Même

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Un texte de Bruno Robitaille

Blessé À Moi-Même. Je m’exprime par l’écriture en me convainquant que trop peu envisage la lecture. Déconcerté comme la jeunesse par la sous-estimation, persévérance de l’abandon. Mon travail n’en est pas un, à l’emploi contrainte sévère donc juste l’air de rien faire alors que je fixe un horaire, levé à l’aurore et c’est l’horreur sans honoraire. Toujours fatigué mais je dors mal, si je dors mal c’est que je pense trop. J’ai très faim mais je mange peu puisque j’ai peine à rire. Le temps m’a rattrapé, à présent j’entrevois le futur par le passé. Ma conscience coupable me vulnérabilise auprès d’un karma irréversible, retour de flammes inatteignables faute d’être inatteignable. Colocataire avec la solitude à vie car ma caisse n’est pas populaire, j’accepte le refus du globe au travers d’un oculaire. Investissements là où il n’aurait pas fallu et vice-versa, plus rien pour me surprendre ni même pour me décevoir. Même la nouveauté me blase, aucune appartenance donc pas de classe. Sans envie de partir ni le goût d’y rester, s’il pleut j’attendrai le soleil pour sécher sans tenir compte du cadran ni même du calendrier. Ce cauchemar québécois change du rêve américain, l’inclusion j’ai extrait avec stress par exprès et express. J’aurais pu m’apitoyer sur mon sort et implorer la pitié, pleurer comme quoi mes amoureuses ont eu tort et faire des demandes d’amitié. Je pourrais incarner une victime pour sensibiliser la communauté au fait que mes yeux m’empêchent d’avancer sauf que c’est moi qui suis insécurisé par ma peur d’être devancé. Le graphique de mon sentier signale du trafic sur mon chantier, un pont-levis inauguré et un entourage non clôturé. Accès illimité à quiconque réceptif à mes remises en question, rien n’est fictif car d’après l’effectif j’aurais un problème de gestion. Fan d’amélioration intentionnelle mais détracteur de changement radical. Dommage que des affinités se perdent en cours de route d’amitié, perte de contrôle verbalisée avec jugements et supériorité d’une toute nouvelle mentalité. Normal de réviser ses priorités un jour ou l’autre mais le civisme invoque d’y parvenir sans métamorphose drastique ni attitude hautaine. Mon ami d’enfance a déserté comme si on ne s’était jamais connu, un autre s’est transformé plus graduellement hasardeusement à force d’empiler l’argent. Ceci n’est pas un règlement de compte bien que néanmoins bénéfique, mais un constat. J’ai gracieusement épargné ces princesses qui m’ont utilisé pour ensuite futiliser, la seule fois que j’ai cassé est celle au crochet qui a eu bien du mal à décrocher. Ma vingtaine est partie en même temps que le chien de mes 15 ans. 15 ans de pouls battant au synchronisme de l’autre complice, en mémoire de toi qui était là quand les humains n’y étaient pas. L’absorbation de mon chagrin requiert des chamois au moins tu as cessé de souffrir mais pas moi. Mes larmes sont déshydratées et ma douleur est non la moindre comme si mon cœur avait une galle grattée. Condamné à m’infliger ces souvenirs tant appréciés au lieu de focus sur ceux que j’ai, au fond en avoir moins à aimer signifie plus à donner, chérir le minimum tant qu’à guérir le maximum. Mon épitaphe déploiera ces mots engravés : « seul et pourtant si bien entouré ». Pour m’être longtemps refermé mon couvercle, je présume être agresseur et violenter mon propre cercle. J’ai choisi de m’obliger à bouger de l’immobilier, ne plus m’enfermer lors de jours ouvrables et prendre l’air, finie l’ère simplement complexé. Mon humble vécu est croyable sans plus être si effroyable, Notre Père. Notre repère qui est odieux car ton nom est scarifié, que ton règne tienne, que ta volonté soit faite sur la Terre superficielle. Damnez-nous aujourd’hui puisqu’on se plaint du séjour, une part d’hommes nous offense comme nous marmonnons aussi s’ils nous ont offensés. Nous, soumis à la tentation, juste délivre-nous du mâle…

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