Madeline, la «jazzeuse» intimiste

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C’est dans une ambiance réconfortante et intime que la chanteuse Madeline a performé sur la scène du Bistro Le Ste-Cath. Une fraîche soirée en prélude à l’hiver que la talentueuse artiste a su rapidement réchauffer à coup de douces balades jazz et soul.

Influencée par les grandes Ella Fitzgerald, Etta James et Amy Winehouse, Madeline, de son vrai nom Madeleine Harvey, n’a rien à envier à ses idoles. Sa voix, riche, puissante, juste, fait honneur aux styles musicaux qu’elle affectionne particulièrement, le jazz, le soul et le blues. Originaire d’une petite ville de bord de mer du Connecticut, la rouquine déménage à Montréal à l’âge de 19 ans. Bien qu’elle chante depuis l’enfance, ce n’est tout récemment que Madeline a su trouver la confiance nécessaire à faire de son don une carrière en bonne et due forme. Déçue par le peu d’avancement que lui procuraient de précédentes expériences professionnelles en tant qu’actrice, elle découvre, il y a un peu plus d’un an et demi, qu’elle a la force requise pour faire de sa passion pour la musique un métier prometteur.

Pour sa deuxième performance au Bistro le Ste-Cath, la chanteuse a privilégié une approche tout aussi sympathique que professionnelle. Parée d’une robe émeraude, de bijoux scintillants et d’un long manteau de fourrure, on aurait facilement pu la méprendre avec une starlette de la scène jazz des années 40. Assumée, un brin théâtrale, la jeune femme a certes le profil de l’emploi.

À première vue, la chanteuse est aussi gracile et modeste. Pourtant, Madeline étonne dès qu’elle fait retentir les premières notes d’une chanson. Sa voix, réellement impressionnante, est dotée d’une puissance contrôlée, alternant sans effort tonalités basses, aiguës et scat à la Fitzgerald. Accompagnée de son pianiste Chris, qui maitrisait les notes jazz de façon tout aussi prodigieuse, Madeline a su rapidement conquérir le public attentif. Une mise en scène quasiment absente, mais, semble-t-il, assumée laissait amplement d’espace à la performance vocale, impressionnante à elle seule.

Souriante du début à la fin, la chanteuse a visiblement du plaisir à chanter. Pourtant, elle demeure discrète dans ses mouvements et peu bavarde entre les morceaux, semblant préférer laisser toute la place à la musique, alternant entre pièces de son cru et reprises de chansons populaires. Après avoir réinterprété avec énergie la pièce Valerie de la défunte Amy Winehouse en l’honneur d’un ami, elle enchaine avec des tubes comme Can’t help Falling in love with you d’Elvis et (Sittin’ On) The Dock of the Bay d’Otis Redding. Bien que ces chansons aient été souvent reprises, Madeline réussit une réinterprétation emplie d’émotion que l’on peut sans détour qualifier d’honnête. Certes, un choix de chansons pas tellement originales, mais qui ne manquaient pas de faire fredonner nostalgiquement la foule.

La rousse chanteuse ne fait pas que dans la reprise. Elle ajouta aussi quelques-unes de ses compositions au spectacle, montrant bien l’étendue de son talent d’autrice compositrice. Une habileté qu’elle met présentement à l’épreuve dans un studio de Morin Heights, où Madeline travaille à la sortie d’un tout premier EP qui devrait voir le jour l’été prochain. Son plus grand rêve pour l’avenir? Collaborer avec d’autres musiciennes dans le but de créer un projet qui rendrait l’industrie de la musique plus inclusive pour les femmes. Sinon, être l’heureuse gagnante d’un prix Juno ferait tout aussi bien son affaire!

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