Vivre avec la dépression

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Sophie a un désintérêt pour tout ce qui l’entoure. Sortir avec ses amis l’intéresse de moins en moins et elle est tellement fatiguée qu’elle ne pourrait faire que dormir toute la journée. Soyons sincères, Sophie est malheureuse.

Un texte de Delphine Caubet – Dossier Santé mentale

Lorsqu’elle consulte son médecin, le verdict tombe : Sophie est dépressive. La dynamique Sophie, qui au secondaire faisait du sport, du bénévolat et allait à toutes les fêtes, voit maintenant la vie en gris.

Sophie n’a jamais vécu de traumatisme dans sa vie. Mais la dépression est une maladie insidieuse qui trouve son origine dans plusieurs facteurs.

Facteurs biologiques

Parmi les causes de la dépression se trouve un débalancement chimique du cerveau.

La sérotonine est le messager du cerveau. Ce neurotransmetteur influe sur des fonctions physiologiques comme le sommeil autant que sur les comportements psychologiques tels l’agressivité ou encore les comportements alimentaires et sexuels. Et lorsque son niveau est bas, il est responsable de certaines dépressions, particulièrement celles avec suicide. Le rôle des neurotransmetteurs est de faire communiquer les neurones entre eux. Les antidépresseurs agissent comme des aides-messagers pour aider les neurones à recevoir toute l’information.

Mais la chimie du cerveau est complexe et la sérotonine n’est qu’une piste parmi d’autres. Des études ont montré que des patients déprimés ou suicidaires montraient une hypersécrétion des hormones du stress comme le cortisol. Chez une personne en bonne santé, lors d’une situation de stress, une réaction en chaîne se produit dans le corps qui aboutit à la libération de cortisol. Et une fois en excès, cette hormone stoppe la réaction en chaîne pour mettre fin au niveau d’alerte maximale du corps. Mais des médecins ont constaté que chez des patients déprimés, la réaction en chaîne ne s’arrête plus malgré le cortisol qui lève le drapeau blanc. Le rôle de certains antidépresseurs sert alors à renverser l’hypersécrétion des hormones de stress pour ramener le niveau d’alerte du corps à la normale.

Facteurs psychologiques

Mais la dépression ne peut être réduite à un simple débalancement chimique du cerveau. Nos réactions face à une situation de peur, de stress ou de danger sont réglées en fonction de nos expériences passées. Le mental influe sur le biologique pourrait-on dire. Si, pendant sa jeunesse, un enfant a reçu majoritairement des commentaires négatifs ou rabaissants, il y a de fortes chances pour qu’il ait une vision négative. Face à une situation analogue, le facteur psychologique peut expliquer pourquoi une personne peut tomber en dépression et pas une autre.

Facteurs environnementaux

Pour Sophie, la dépression a eu un événement déclencheur. En réalité, son année a été plutôt difficile. Suite au décès de sa mère, elle a également perdu son emploi. En plus de sa tristesse, elle se retrouve avec des revenus en moins et un cercle social partiellement bouleversé.

Sport et méditation en alternative

Après plusieurs consultations avec son médecin, Sophie a finalement trouvé un traitement pour l’aider à aller mieux. En fait, au bout de 2 semaines, elle se sent déjà rétablie et décide d’arrêter son traitement. Elle est guérie ! Mais la rechute ne se fait pas attendre et comme son médecin l’a répété, l’arrêt se fera progressivement et avec soutien psychologique.

À son plus grand étonnement, son médecin lui conseille même de pratiquer un sport et… la méditation! Plutôt scientifique, Sophie s’est interrogée pour comprendre comment la méditation pouvait l’aider à guérir. Plusieurs fois par semaine, Sophie a enchainé 30 minutes de course avec 30 minutes de respiration. En se conformant toujours à une consigne stricte de son entraineur : faire les choses à son rythme, mais toujours focaliser sur le présent, comme sa respiration, le travail des muscles… et oublier le monde en dehors de ce moment.

Une fois revenue à la réalité, Sophie le reconnait, ces séances apparaissent comme une bouffée d’air frais, même si les premiers temps ont été difficiles physiquement. Et comme son médecin le lui a appris, les symptômes sont réduits en moyenne de 40% grâce au sport et à la méditation.  En effet, l’exercice physique augmenterait le nombre de neurones et l’apprentissage les garderait en vie.

Mais la méditation et le sport ne sont pas des formules magiques ou une réponse mystique. Pendant sa pratique, Sophie ralentit ou stoppe la rumination mentale des événements du passé qui l’ont marquée. Elle se donne une pause.


Comprendre le stress post-traumatique (TSPT)

L’état de stress post-traumatique apparaît après un événement traumatisant qui a mis en jeu la vie ou l’intégrité physique d’une personne. Elle a ressenti durant cet événement une peur extrême et de l’impuissance.

Le cas des militaires revenant de la guerre est l’exemple le plus médiatisé, mais les victimes d’actes criminels sont tout aussi susceptibles d’en souffrir. Confrontées au même événement traumatique, les femmes auraient davantage de risques de souffrir de cet état. Les causes ne sont pas encore claires.

Les personnes affligées par cet état revivent constamment l’événement traumatisant. Que ce soit un accident de voiture, une agression sexuelle… Leur cerveau est constamment sur le qui-vive, comme si leur vie était constamment en danger, même lorsque ce n’est plus le cas.

D’autres pathologies se couplent au TSPT. Les patients souffrent souvent de dépression, d’anxiété, de problèmes sexuels, de drogues, etc. La consommation de stupéfiant est d’ailleurs un élément récurrent des victimes qui cherchent une échappatoire pour sortir de cet état de peur, mais à long terme, ces substances ne font qu’accentuer l’anxiété et la dépression.

Toutefois, les symptômes peuvent se présenter parfois plusieurs mois ou années après le traumatisme. Un événement déclencheur sera à l’origine du basculement (anniversaire du trauma, mise à la retraite, etc.).

Les personnes souffrant du TSPT veulent généralement revenir « comme c’était avant ». Elles voudraient supprimer ces souvenirs, chose impossible. Il est nécessaire de consulter un professionnel de la santé pour tenter de trouver un nouvel équilibre. Un patient sur 2 se remettrait spontanément d’un état de stress post-traumatique en 2 ans environ. Pour les autres, l’état devient chronique.

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