Conséquences des dénonciations collectives
Raymond Viger Dossiers Suicide, Autochtone
J’ai voyagé pendant cinq années le Grand Nord pour intervenir auprès des communautés Inuit où des épidémies de suicide faisaient rage et former les community workers locaux à intervenir et en arriver à pouvoir préparer eux-mêmes leurs relèves.
Qu’est-ce qui avait induit ces suicides en série?
Pendant de nombreuses années, des séries d’abus envers les femmes Inuits ont eu lieu. Les femmes se sont prises en main et ont débuté à dénoncer massivement et collectivement tous les abus qu’elles avaient subis.
Revivre ces horreurs pour les victimes et la honte pour les bourreaux a créé un climat fragilisant la communauté. Trop de gens devenant vulnérables en même temps a provoqué un climat propice pour des vagues de suicide.
Dans un tel état d’esprit et avec les liens de proximité que connaissent ces communautés, le suicide est rapidement devenu une épidémie.
Les communautés autochtones de Val D’Or vont-elles passer par le même processus suicidaire?
Il est important de favoriser un climat de dénonciation des abus. Parce que nous voulons que ceux-ci cessent. Mais plusieurs questions demeurent:
Est-ce que de médiatiser les victimes est la meilleure façon d’agir envers des personnes fragiles et vulnérables? Il arrive régulièrement qu’une victime décide de changer d’idée et de ne pas dénoncer ces agresseurs. Cela fait parti de son processus de guérison. Il faut accepter cette période d’ambivalence. Mais quand on fait passer ces femmes autochtones devant la caméra, elles ne pourront plus reculer.
Est-ce éthique et valable de laisser des personnes témoigner pour des tiers? On entend le témoignage d’une personne qui parle des abus subis par sa mère. Mais si la mère n’était pas prête à rendre publique sa dénonciation?
Certains témoignages ont aussi jeté un doute majeurs sur le sérieux du reportage. Il ne faut pas se contenter de recevoir un témoignage et le mettre en ligne. Une enquête exige un minimum de validation des témoignages reçus.
Oui, il est important de dénoncer ces abus.
Oui, il est important que les médias en parlent.
Non, les médias ne peuvent pas parler de sujets sociaux sensibles n’importe comment.
Non, les victimes n’ont pas à être présentées ainsi aux nouvelles. Et si elles témoignent, nous devons préserver leurs anonymats.
Il y a un processus de guérison qui doit rapidement être mis en place. Il faut aussi accepter que ce processus ne se fait pas rapidement mais qu’il nécessitera beaucoup de temps.
Malheureusement, je ne crois pas que Radio-Canada ait bien géré la présentation de ce dossier.
Parce que la protection des victimes est tout aussi importante que la dénonciation des abuseurs.
Est-ce les coupures que Radio-Canada a subies qui crée ce genre de dérapage?
Mise à jour 29 octobre: le Journal de Montréal nous apprend qu’une femme autochtone qui avait témoigné devant Radio-Canada est accusée de voies de faits sur les policiers.
Autres textes sur Autochtone
- Réalités Inuites du Grand Nord
- Pensionnats autochtones et clergé
- Canada, nation métisse ?
- Graffiti et suicide dans le Grand Nord
- Histoire des pensionnats autochtones
- La loi sur les indiens et l’apartheid
- Val d’Or: des Indiens dans ma ville
- Justice et valeurs sociales autochtones
- Kistcisakik: le village sans école
- Premières nations et justice
- Premières nations en prison
- Suicide des Premières nations
- Val d’Or; itinérance, jeu compulsif, alcool et drogue
- Le logement à Val d’Or pour les autochtones
Ressources sur le suicide
- Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Les CLSC peuvent aussi vous aider.
- Canada: Service de prévention du suicide du Canada 833-456-4566
- France Infosuicide 01 45 39 40 00 SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056
- Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
- Suisse: Stop Suicide
- Portugal: (+351) 225 50 60 70
Guide d’intervention de crise auprès de personnes suicidaires
Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.
Une section du guide est réservée aux endeuillés par suicide.
Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.
Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.
Autres textes sur le Suicide
- suicide d’un ami
- le processus suicidaire
- le suicide de notre enfant
- guide d’intervention auprès d’une personne suicidaire
- suicide, tentative de suicide et dépression
- suicide des jeunes
- Prévention du suicide et santé mentale
- le suicide au Québec
- survivre au suicide de son enfant
- suicide des personnes âgées: une tentative pour ne plus souffrir
- dépendance affective; causes et conséquences
- intervenir sans faire une dépression
- les cegeps, la détresse psychologique et le suicide
- VIH, sida, homosexualité et suicide
- Suicide des Premières nations
- Test sanguin anti-suicide!
- La maladie des émotions
- Dénoncer son agresseur
- Quebec Suicide Prevention Handbook
- Suicide, une responsabilité de toute une société
- Suicide d’un jeune en centre jeunesse
- Suicide en prison
- ensemble pour prévenir le suicide
Survivre, un organisme d’intervention et de veuille en prévention du suicide et en promotion de la Santé mentale. Pour faire un don. Reçu de charité pour vos impôts. Merci de votre soutien.
Autres livres pouvant vous intéresser
- Les 25 ans du Café Graffiti et l’ouverture du Ste-Cath
- Recueil de textes à méditer
- Guide d’intervention auprès d’une personne suicidaire
- Comment écrire un blogue pour être vu et référencé?
- Roman de cheminement, L’amour en 3 Dimensions
- Comment intervenir auprès des jeunes?
- LOVE in 3D Roman de cheminement humoristique en anglais.
- Quebec Suicide Prevention Handbook
- Liberté; un sourire intérieur