Capsule de français : Quand les animaux nous ressemblent

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L’anthropomorphisme est une tendance qu’ont les êtres humains à attribuer des caractéristiques qui leur sont propres, à des objets ou à des animaux. Souvent, il s’agit de traits de caractère ou d’une conscience. Cette tendance peut se refléter, entre autres, dans notre approche envers nos animaux de compagnie et dans la façon dont on les traite.

Un texte de Ada Luna Salita – Dossier Éducation

Par exemple, si on essaye d’éviter que notre chien « ait de la peine » parce qu’on part en vacances, c’est de l’anthropomorphisme, car la tristesse est un sentiment propre aux êtres humains. Il s’agit aussi d’une ressource bien exploitée en littérature pour créer des images ou des personnages et pouvoir ainsi pousser la réflexion plus loin : on peut penser au lapin dans Alice au pays des merveilles, qui agit clairement comme un être humain, ou à Jiminy Cricket qui incarne la conscience dans Pinocchio. Un autre auteur qui a recours à l’anthropomorphisme dans son œuvre comme moyen de passer des messages est Jean de Lafontaine dans ses célèbres fables.

De plus, la langue est truffée d’expressions qui représentent bien l’anthropomorphisme. Il s’agit d’expressions inspirées par le comportement de l’animal, auquel on attribue par la suite des caractéristiques humaines. Avec l’usage, ces expressions sont devenues figées et elles ont maintenant des sens bien spécifiques. Nous associons alors certains animaux à certains traits caractéristiques bien précis.

Donc, lorsque quelqu’un est têtu, nous dirons qu’il est une tête de mule, qu’il a une tête de cochon ou qu’il est têtu comme un âne; on peut avoir une mémoire d’éléphant ou de poisson rouge, selon la personne; on peut pleurer des larmes de crocodile ou avoir des yeux de lynx et je pourrais poursuivre avec de nombreux autres exemples. Ces expressions sont toutes bien intégrées dans la langue et nous n’avons pas besoin d’expliciter notre propos lorsque nous les employons, tout le monde comprend le sens qu’elles véhiculent. Ce qui est intéressant est de constater que, même si au premier regard les qualités humaines qu’on attribue à ces animaux peuvent sembler un peu aléatoires, lorsqu’on analyse le comportement des animaux en question, on trouve souvent une logique. En effet, l’âne est «têtu». Ce n’est pas un animal qui est obéissant comme le cheval : lorsqu’il décide qu’il n’avance plus, il est très difficile de le faire avancer. Les éléphants, en raison de leur instinct, retournent toujours au même endroit, par exemple à la même source d’eau, même s’ils parcourent plusieurs kilomètres dans une journée. On dit donc qu’ils se souviennent des endroits qu’ils visitent, c’est pourquoi on les associe à une grande mémoire. Selon une ancienne légende, les crocodiles attiraient leurs proies par des gémissements: ainsi on dit de quelqu’un qu’il verse des larmes de crocodile lorsqu’il pleure dans le but d’obtenir quelque chose. Le lynx a naturellement une très bonne vision, on dit donc que quelqu’un a des yeux de lynx lorsqu’il a une vue perçante ou, au figuré, lorsqu’il perçoit des choses que les autres ne perçoivent pas nécessairement.

L’anthropomorphisme a permis d’enrichir notre langue avec le temps, tout en simplifiant nos phrases et en créant de belles images dans nos textes!

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