On se rappelle que dernièrement, Service Canada a annoncé que les mots monsieur et madame ne seraient plus utilisés au premier abord pour rendre son accueil plus inclusif. Ça a fait un tollé dans les médias traditionnels et les médias sociaux, puisque certaines personnes n’étaient pas forcément d’accord avec l’idée de ne plus employer ces mots.
Un texte de Mylène Roy – Dossier Éducation
Pourtant, Service Canada avait spécifié que les termes seront toujours utilisés, mais qu’on demanderait d’abord lequel était approprié. Le but de cette mesure permettait de répondre à l’une des revendications de certains groupes LGBTQ+ (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, queer et autres), soit de ne pas les mégenrer. Quand on dit mégenrer, ça signifie qu’on se trompe par rapport au genre auquel une personne s’identifie. Donc si on s’adresse à une femme et qu’on lui dit « bonjour monsieur » en pensant que c’est un homme et vice versa, c’est qu’on mégenre la personne en question.
C’est une question d’autant plus délicate lorsqu’une personne ne s’identifie ni comme un homme ni comme une femme. Ce sont des personnes dites non binaires. Mais comment désigner ces personnes? Il y a plusieurs façons possibles. D’abord, on peut utiliser, autant à l’écrit qu’à l’oral, ce qu’on appelle l’inclusif qui peut inclure les genres binaires ou plus de deux genres. Cette option présente plusieurs pronoms qui sont, en fait, une combinaison des pronoms masculin et féminin pour former un genre neutre. Par exemple, illes que l’on épelle i-l-l-e-s et iels qui s’écrit i-e-l-sregroupent le pronom ils et elles en gardant un certain nombre de lettres de chaque mot. Il existe d’autres pronoms comme cellui, avec deux l, qui combine celle et celui ou encore celleux et ceuzes.
Un autre moyen qu’on peut utiliser pour désigner les personnes non binaires, c’est le générique. Le générique, c’est le fait d’employer des termes englobants plutôt que spécifiques. Par exemple, dire la communauté étudiante, faire mention du peuple québécois, ou encore parler de « la personne qui est là-bas », plutôt que de désigner la fille ou le gars est plus inclusif puisqu’on ne distingue aucun genre.
Il y a une troisième méthode qui permet de désigner les personnes non binaires qui est moins habituelle et demande un peu plus de pratique pour la maîtriser. C’est le fait de créer des nouveaux mots à partir de mots déjà existants et d’ajuster leur graphie pour qu’ils soient neutres. Par exemple, les mots nombreuxes, contribeutrice et heureuxe sont tous construits sur ce modèle. Là où c’est plus complexe, c’est lorsqu’il y a un adjectif associé au mot. Dans ce cas, on écrit l’adjectif avec les déclinaisons de genre comme le permet l’inclusif avec les points médians ou le trait d’union. Ça donne des phrases telles que Les nombreuxes patient-e-s ou encore Iel est heureuxe et agité-e. C’est une méthode qui s’emploie donc un peu mieux à l’écrit qu’à l’oral!
En cas de doute sur la façon dont vous devez vous adresser à une personne non binaire, il est toujours préférable de lui demander quels pronoms elle préfère qu’on emploie pour la désigner. Et si on se retrouve dans un groupe qui comprend des personnes non binaires, c’est toujours mieux d’utiliser des termes qui n’ont pas de distinction de genre question d’inclusion et de respect.
[…] texte de Mylène Roy publié sur Reflet de Société – […]