Qu’est-ce qu’une onomatopée? On désigne par ce nom la représentation sonore et graphique d’un son ou d’un bruit. On peut penser au bruit fait par un objet qui tombe par terre, un coup de poing, ou un animal. Les exemples les plus connus d’onomatopées sont les fameux bang, pow et compagnie, qu’on trouve typiquement dans les bandes dessinées de superhéros, et les bruits d’animaux qu’on trouve dans les livres pour enfants, entre autres.
Un texte de Ada Luna Salita – Dossier Éducation
Mais d’où viennent ces onomatopées? Qui choisit comment on les écrit? À première vue, cela peut sembler logique : on transcrit un bruit, on ne fait donc qu’écrire l’onomatopée selon les sons qu’on entend. Ainsi le chat fait miaou, le coq cocorico, le chien wouf, la vache meuh, etc. On parle aussi d’onomatopée lorsqu’on fait référence au nom qu’on donne au bruit fait par un animal ou un objet : des ronrons. On comprend donc que le son, « ron, ron » donne naissance à un nom, et même parfois, à un verbe : le chat ronronne et miaule.
Parfois, on se sert même du son que fait un animal pour le nommer, comme le ouaouaron, cette grenouille géante qui a un croassement très caractéristique. L’onomatopée est donc un moyen de former des mots dans différentes langues du monde tout simplement en s’inspirant de notre environnement. Les onomatopées sont imprécises, car il s’agit d’une transcription artificielle d’un bruit.C’est un processus plutôt subjectif, car nous n’avons pas tous la même perception des bruits ni la même vision concernant la façon de les écrire. Le meilleur exemple de ceci est la variation qu’il y a dans les onomatopées d’une langue à l’autre.
Même si, objectivement, le bruit émis par un objet ou un animal est le même d’un endroit du monde à l’autre, il ne s’écrit, ni se dit de la même façon dans toutes les langues. Par exemple : la vache fait meuh en français, mais mu (prononcé mou) en espagnol et moo en anglais, le coq fait kikiriki en espagnol et non cocorico et les canards font cuac-cuac en espagnol et quack-quack en anglais plutôt que coin-coin. Un exemple très intéressant est l’onomatopée attribuée au chien, qui change de façon assez radicale de l’espagnol au français : s’il fait wouf, wouf au Québec, et woof, woof en anglais, il fait guau, guau en espagnol. Et ça ne s’arrête pas là!
Ce qui est surprenant est que, en France, le chien ferait waf, waf! Ainsi, les onomatopées ne varient pas uniquement d’une langue à l’autre, mais aussi d’une variété de langue à une autre. Lorsque je parle de variété, je fais référence au français, dans ce cas-ci, parlé dans chaque région de la francophonie. Donc, en France on parle une variété de français différente de celle parlée au Québec, et en Belgique ou en Suisse on parle aussi des variétés différentes et ainsi de suite. La façon dont une langue change d’un pays à l’autre, autant au niveau de la prononciation, comme du vocabulaire, est appelée la variation linguistique.
Ainsi, ce que j’essaye de dire est que, même si les onomatopées sont, à priori, des mots qui s’inspirent de sons réels, elles sont toujours sujettes à la variation. Maintenant que nous avons démystifié les onomatopées, j’ai encore une question : quel son fait le renard?
[…] texte de Ada Luna Salita publié sur Reflet de Société | […]