Capsule de français : Féminiser, c’est pas sorcier

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Les mouvements féministes ont, dans les dernières années, revendiqué une égale représentation des hommes et des femmes que ce soit dans les textes gouvernementaux ou dans l’affichage public. Ainsi, on veut faire disparaître le préambule « le masculin générique est utilisé dans le but d’alléger le texte ». Comment arriver à représenter les femmes autant que les hommes? Grâce aux différentes techniques de féminisation des textes. Il faut d’abord comprendre que tous et toutes ne s’entendent pas sur la méthode à privilégier.

Un texte de Mylène Roy – Dossier Éducation

La première technique que je vous présente est l’écriture inclusive. Comme le mentionne son appellation, le but est d’inclure autant les hommes que les femmes. C’est un bon point de départ compte tenu de l’objectif principal de la féminisation. Donc, l’écriture inclusive inclut, à l’intérieur même du mot, le masculin et le féminin pour permettre de voir les deux possibilités en un seul coup d’œil. Cela peut se manifester de plusieurs façons. La plupart des méthodes impliquent des formes féminines tronquées. On peut donc utiliser les points, les points médians, les parenthèses, les tirets, les barres obliques, on peut ajouter un e en majuscule : les possibilités sont nombreuses ! Par exemple, on pourra retrouver des phrases telles que : « Les professeur-e-s, sont alléEs au camp avec leurs élèves. » ou encore : « Les spectateurs/trices canadien.ne.s restent à l’affût. » Habituellement lorsqu’on retrouve l’une de formes tronquées dans un texte, elle est appliquée de façon uniforme. On comprendra que cette méthode est possible à l’écrit, mais inutilisable à l’oral. Bien que cette technique soit utilisée de façon régulière, l’Office québécois de la langue française ne recommande pas l’utilisation de troncation pour féminiser à moins que l’espace soit restreint. Dans ce cas, les parenthèses ou les crochets sont à privilégier selon l’OQLF. Par contre, ça reste critiqué par certaines féministes. Certaines affirment que ces méthodes ont pour effet de mettre les femmes entre parenthèses plutôt que de les représenter également.

Une autre technique qui peut être employée est celle des doublets. Les doublets, c’est le fait d’écrire à la fois le mot masculin et le mot féminin dans la phrase. On peut le faire en priorisant le masculin ou le féminin, donc un mettant l’un ou l’autre en position initiale, par exemple, en écrivant les joueuses et les joueurs ou encore le directeur ou la directrice. Cette méthode est préconisée par un bon nombre de féministes, par contre, il y a aussi de la résistance envers celle-ci, puisque, selon certaines personnes, cela alourdit le texte de toujours écrire des doublets. Certes, lorsqu’on fait une énumération, ça peut faire beaucoup de mots et on peut s’y perdre.

La troisième technique, l’écriture épicène, répond à ce problème. L’écriture épicène, c’est le fait d’employer des mots qui n’ont pas de genre comme des mots collectifs, ou des mots qui s’écrivent de la même façon au masculin et au féminin. Par exemple, dire la  communauté étudiante à la place des étudiants et étudiantes ou encore la présidence au lieu du président ou de la présidente. Des mots comme personne, élève ou gens sont également de bons exemples. L’avantage avec cette technique, c’est qu’elle est plus inclusive et peut aussi servir à désigner des personnes non binaires. On la retrouve aussi souvent alternée avec des doublets, ce qui fait en sorte que le texte ne comporte pas trop de répétitions. Par contre, cette méthode employée seule peut avoir pour effet de contourner le problème qu’impose le masculin générique, car on ne rend pas plus visible les femmes. Finalement, il existe la technique du féminin générique, préconisée par certaines féministes mais peu utilisée, qui est exactement le contraire du masculin générique. On dira donc, par exemple : « On demande la coopération des citoyennes » plutôt que des citoyens. Cette technique peut être critiquée, cependant, puisqu’elle ne priorise pas l’égale représentation des hommes et des femmes.

La féminisation, au final, c’est plus une question d’habitude et maintenant vous avez tous les outils en main pour pratiquer !

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