Des étudiants du cégep John Abbott ont écrit sur la crise sanitaire de la Covid-19 dans le cadre d’un cours de français portant sur les médias. Plusieurs d’entre eux n’ont pas pu célébrer l’atteinte de la majorité en compagnie de leurs amis. En confinement, ils ont pris conscience des impacts de la pandémie dans la vie de tous. Un regard privilégié sur le quotidien des jeunes isolés depuis beaucoup trop longtemps.
Mère et développeuse de vaccin
Par Marcellus
Il était 23 h 30. Je venais de finir d’étudier pour un examen. Alors que je traversais le salon, j’ai aperçu une lumière bleue scintillante et entendu des tapotements rythmés. Ma mère travaillait toujours, assise à son ordi. Elle travaille pour une compagnie qui fabrique des vaccins contre la Covid-19. Ce qui avait presque l’air de vacances pour moi était une série de longues heures et de dur labeur pour elle.
Ma mère a obtenu une maîtrise en microbiologie à McGill et travaille pour la compagnie GSK depuis 25 ans. C’est la course contre la montre pour produire un vaccin contre la Covid-19.
S’assurer que tout fonctionne comme une machine bien huilée est une tâche ardue. Ayant traversé la pandémie influenza (H1N1) en 2019, elle avait plus d’expérience que beaucoup d’autres. Plusieurs se perdaient dans les détails et prenaient trop de temps pour prendre des décisions. La solution la plus efficace était de suivre un modèle qu’ils avaient déjà développé en 2019, et d’adopter une prise de décision plutôt dictatoriale que démocratique et inclusive.
De gros efforts qui demandent beaucoup de temps et d’énergie nous aident à oublier les difficultés et le stress de la pandémie. Mais à un moment donné, le travail devient trop envahissant et on doit prendre du temps pour soi. Ce qui l’a aidé à surmonter cette pandémie, c’est la cuisine (explorer des nouvelles recettes) et la lecture de gros bouquins.

Jumelles en quarantaine
Par Emilie Remington
Depuis maintenant un an, je passe plus de temps que jamais avec les membres de ma famille et avec mes animaux, mais c’est surtout avec ma jumelle que je me trouve le plus souvent, comme si on était de retour dans le bedon de notre mère, il y déjà dix-neuf ans. J’ai recueilli ses commentaires.
J’ai trouvé de nouveaux passe-temps et appris de nouvelles choses à propos de moi-même, notamment que j’avais une passion pour la broderie. J’ai aussi eu la chance de faire évoluer mon style vestimentaire en disposant d’une abondance de temps pour étudier les tendances actuelles.
Le plus difficile a été de ne pas pouvoir autant socialiser avec mes amis, ni aller à des festivals de musique, ni voyager.
Malgré que, depuis notre naissance, on passe quasiment chaque jour ensemble et malgré qu’on soit jumelles, je pense que notre amitié entre sœurs a fleuri.
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