Dans moins de trois mois, ce sera la journée nationale du déménagement… Déménager est un grand stress pour les familles. Juste faire les recherches et les visites pour se trouver un nouvel appart, c’est déjà stressant et ça prend beaucoup de temps et d’énergie! Une tâche qui s’ajoute à un quotidien déjà chargé pour les parents!
Un texte de Geneviève Doray, directrice de Naître et grandir, dans le dossier Santé mentale
Publié le 5 avril 2019 dans le magazine Reflet de Société
Et comme les propriétaires n’ont pas de difficulté à trouver des locataires, les familles, en raison de la présence d’enfants, sont très souvent victimes de discrimination lors de la recherche de logement, selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Même si le Code civil du Québec ainsi que la Charte des droits et libertés de la personne interdisent toute forme de discrimination, les propriétaires en exercent une de façon détournée en annonçant que leur logement est idéal pour les retraités, les personnes seules ou les couples. Sans compter que les grands logements de 6 ½ et plus sont très rares. « C’est une question de rentabilité : deux petits logements rapportent davantage qu’un grand » souligne le chercheur Xavier Leloup, de l’Institut national de la recherche scientifique, dans le magazine d’avril de Naître et grandir. Pénurie de logements Les logements disponibles sont plus rares cette année, confirme la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Une pénurie qui concerne surtout les logements bon marché. «Il n’y a pas assez de logements abordables et les familles à revenus modestes sont les premières victimes de cette situation», déplore Maxime Roy-Allard, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). L’embourgeoisement, ou gentrification, qu’on observe dans certains secteurs exerce aussi des pressions sur l’offre et le prix des loyers.
Il est insensé que des familles soient obligées, faute de sous, de vivre dans un logement à risque pour leur santé et pour leur sécurité!
L’impact du logement sur le développement En raison du manque de logements et de leur coût plus élevé que jamais au Québec, des milliers de familles n’ont toujours pas accès à un appartement adéquat à un prix qui correspond à leur capacité de payer. Saviez-vous qu’environ 1 famille sur 7 ayant au moins un enfant de 5 ans se retrouve obligée de vivre dans un logement qui est trop cher pour ses moyens? Engloutir plus de 30%, 50% et parfois jusqu’à 80% de son revenu pour se loger fait qu’on n’a pas le choix de couper dans les autres dépenses, comme la nourriture. Un stress financier qui peut aussi rendre les parents moins disponibles, moins chaleureux et plus irritables avec leurs enfants.
L’environnement physique dans lequel vivent les tout-petits peut avoir un impact sur leur développement. Grandir dans un environnement inadéquat peut ensuite se refléter dans la réussite à l’école.
On n’en entend pas souvent parler, mais le logement a un impact sur le développement des tout-petits. Selon l’Observatoire des tout-petits, grandir dans un logement trop petit, trop peuplé ou trop cher peut augmenter le risque qu’un enfant développe des troubles de santé ou des problèmes de développement cognitif, langagier ou socio-affectif. Il est pourtant possible d’agir pour s’assurer que les familles du Québec aient accès à de meilleures conditions de vie. Les gouvernements et les municipalités peuvent améliorer l’accès au logement, notamment en développant davantage de coopératives et en bâtissant de nouvelles unités de logements abordables. Deux exemples inspirants :
- Concertation logement Lévis regroupe 20 organisations œuvrant à développer des logements plus abordables et plus accessibles pour les familles à revenu modeste. Le groupe a mis en place le portail logislevis.com qui recense l’ensemble de l’offre de logements sociaux et communautaires à Lévis, une première au Québec.
- Le projet de l’Îlot Pelletier a modifié le visage de la rue Pelletier à Montréal-Nord, anciennement reconnue pour la présence de gangs criminalisés. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 logements abordables qui ont été créés et des espaces de stationnement transformés en potager.
[…] texte de Geneviève Doray, directrice de Naître et grandir, publié sur Reflet de Société | […]