Un texte de Bruno Robitaille
Toi qui m’a lavé et essuyé, logé et nourri, éduqué et compris. Créatrice de liens et ce avant l’informatique, sans toi pour moi je serais quelqu’un d’antipathique. Mère d’eau douce m’ayant appris à m’exprimer, pour une fois je l’ai fait pour elle sur cette feuille de papier. Impossible de tant redonner conscient que j’ai trop pris, en temps, investissements puis en énergie. Épuisant tes ressources de force et vidant tes réserves d’endurance, je suis un gagnant à vie puisque tu es mon assurance. Le pilier à la défensive de l’équipe domestique. Épicentre de table et maître-pièce du foyer, vieille âme d’aidante naturelle avec dévotion quitte à s’oublier soi-même. Chaque moment où tu t’es privée pour combler mon instant présent, les fois que t’aurais pu te gâter au lieu d’encore te sacrifier. Travaillante doublement employée et gérante d’enfants handicapés, socialement impliquée en plus du hobby. Femme surhumaine déterminée à qui j’ai peine à féliciter, ton amour inconditionnel mérite d’être mieux encadré alors simplement « merci d’exister ». J’ai grandi à tes côtés et j’aurais dû mieux t’écouter, sagesse impossible d’accoter. Modèle exemplaire de patience légendaire, aux prises avec un garçon nécessiteux d’espace comme les gens d’air. Tu as choisi de résister quand tu aurais pu te désister, puissance de combattivité là où même des anges gardiens auraient abandonné. Endetté à mort car je ne peux pas te redonner la vie que je te dois ni même la remplacer car j’ai peur d’avoir un bébé, le mieux que je pouvais faire s’appelle donc étoile de mère. On croirait prérequis le fait de prendre pour acquis, sans songer à celui qui serait satisfait du suremballage. Protection matriarcale démonstratrice de tissu familial. Vis-le privilège si tes parents t’aiment tant qu’à communiquer par antenne pour finir seul en quarantaine. 5 étoiles donc ma carambole, battements du cœur anthem.
