Les fausses nouvelles

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Il s’agira d’un éditorial qui ressemblera plus à une chronique d’humeur. Pardonnez cette entorse à la rigueur journalistique, mais mon psy m’a toujours dit qu’il est parfois sain de déchirer sa chemise et de sortir des sentiers battus. À trop suivre les normes, on peut perdre son identité et son authenticité.

Les fausses nouvelles ont fait couler beaucoup d’encre. Des nouvelles mensongères diffusées dans le but de manipuler ou de tromper le public. Il est facile de penser qu’Internet et les réseaux tels que Facebook ont créé cette problématique. Pourtant, dès 1810, l’article 419 du Code pénal français réprime les spéculateurs qui, par des «faits faux ou calomnieux semés à dessein dans le public […] auront opéré la hausse ou la baisse du prix des denrées […]». 

Toujours en France, la loi du 27 juillet 1849 sur la liberté de la presse utilise dans son libellé le terme « nouvelles fausses »  pour « punir la publication ou la reproduction faite de mauvaise foi de nouvelles fausses de nature à troubler la paix publique ». La désinformation a prouvé depuis fort longtemps qu’elle constitue une puissante arme militaire.

Les fausses nouvelles étaient initialement des actes de vandalisme économique ou politique. Ce que les réseaux sociaux ont changé, c’est que maintenant, tout un chacun, par pure volonté malsaine de semer le trouble peut se lancer dans des campagnes de faussetés afin de provoquer des commentaires et des réactions. Sans compter qu’il y a aussi des gens crédules qui véhiculent toutes sortes d’informations, souvent erronées, sans se rendre compte qu’ils nourrissent ainsi la désinformation.

J’ai beaucoup de difficulté à soutenir ceux qui vont prétexter la liberté d’expression pour justifier ce monde de mensonges. L’intention de nuire et de désinformer ne peut faire partie de cette liberté. À partir du moment où, consciemment, je lance une fausse idée, il s’agit d’usage de faux, et c’est répréhensible. C’est une forme de calomnie sociale. Ce n’est pas un individu qui subit une diffamation, c’est la société tout entière.

Puisque la diffamation et l’usage de faux sont criminels et peuvent faire encourir des conséquences pénales, il devrait en être de même pour les fausses nouvelles.

Fausses publicités

En plus, certaines activités commerciales sautent dans la mêlée. En première page de plusieurs plateformes internet, on voit des mensonges éhontés annonçant l’emprisonnement d’une vedette ou utilisant illégalement le visage de personnalités publiques pour annoncer toutes sortes de produits. Ces publicités utilisent des fausses nouvelles dans un but mercantile et font usage de faux. 

Google nous dit travailler fort pour éliminer le plus rapidement possible l’accès à ces supercheries. Facebook tire de la patte, laissant libre cours à de fausses informations et à des activités commerciales illicites. Autant l’entreprise commerciale que la plateforme devraient être pénalisées pour ce genre d’offenses sociales.

C’est une forme de violence envers les internautes. Et toute forme de violence doit être dénoncée et proscrite. Début 2020, il n’y a pas que le coronavirus qui soit devenu pandémique. Ces fausses publicités aussi.

Facebook nous permet de dénoncer une publicité et de la faire retirer de notre page personnelle. Je pensais qu’avec un certain nombre de plaintes, on en arriverait à circonscrire la problématique. C’est pourquoi, dès que je vois une de ces fausses publicités, je me fais un point d’honneur de la faire retirer. Et je dois le faire plusieurs fois par jour. J’étais content du travail d’assainissement que j’avais débuté sur ma page Facebook. J’ai été extrêmement déçu de me rendre compte que ce n’était que de la poudre aux yeux. Ces publicités que j’avais fait retirer sur ma page personnelle revenait me hanter le lendemain!

Comment se fait-il que les principales plateformes ferment les yeux et ne fassent rien pour enrayer ces pratiques fallacieuses? Comment se fait-il que ces plateformes soient complices de ces publications et n’en soient pas tenues responsables? En vendant de la publicité, ne devrait-il pas être facile d’en retrouver le commanditaire, celui qui récolte les fruits de ces malversations?

Pendant ce temps, des artistes et des personnalités publiques se battent et investissent beaucoup d’efforts pour contrer ce genre de pratiques et l’usurpation de leur identité. Leur restera-t-il temps et énergie pour continuer à faire leur travail de création?


Pour lire d’autres éditoriaux de Raymond Viger :

Version anglaise sur The Social Eyes

Raymond Viger
Raymond Vigerhttps://raymondviger.wordpress.com/
Raymond Viger. Rédacteur en chef du magazine d'information et de sensibilisation Reflet de Société, édité par le groupe communautaire Le Journal de la Rue. Écrivain, journaliste et intervenant. raymondviger.wordpress.com www.refletdesociete.com www.cafegraffiti.net www.editionstnt.com www.survivre.social Courriel: raymondviger@hotmail.com

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