Janick Laberge : Il ne faut pas blâmer un malade pour sa maladie

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Par Colin McGregor

Dossier Santé

Janick Laberge, M.D., artiste, auteure et conférencière, écrit les livres basés sur les cas qu’elle a rencontrés elle-même durant sa pratique. Ce qu’elle fascine c’est « le mystère du comportement humain. » Donc, Janick Laberge, M.D., met l’accent sur la psychiatrie dans ses livres qu’elle autoédite.

Janick Laberge : Il ne faut pas blâmer un malade pour sa maladie
Janick Laberge

« J’aime expliquer aux gens » elle nous confie pendant un entrevue au Bistro Le Ste-Cath où elle était pour présenter une conférence. « Quand j’ai arrêté de pratiquer, je me suis dit, je veux continuer à aider autrement qu’un à un dans mon bureau. »

Dans son roman-vérité Les secrets de l’Institut, auto-publié par sa propre maison d’éditions (Dendrit), elle explore dix problèmes de santé mentale avec dix personnages  ayant appartenu à des époques bien différentes et ayant tous révélé leurs secrets d’une manière ou d’une autre. Ses chapitres sont basés sur ses expériences à l’hôpital qui est aujourd’hui l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (ISMUQ).  

« Mes œuvres sont bien appréciés par les médecins, » dit-elle. Laberge nous ouvre des portes qui sont habituellement fermées. 

À la fin du texte dans une annexe les problématiques de chacun de dix patients sont expliqués dans un ton vulgarisateur, pour que tout le monde puisse comprendre les maladies mentales comme le trouble d’anxiété sociale ou phobie sociale; la schizophrénie; et le trouble de la personnalité narcissique, pour en nommer trois. 

Il faut penser aux proches quand on parle de la maladie mentale, elle croit. « C’est très difficile pour les proches. Souvent ils vont culpabiliser le souffrant. Ils ne comprennent pas que c’est une maladie. Ils pensent que c’est une faiblesse de caractère. La famille a besoin de soutien. Il y a des organismes qui aident, qui disent comment traiter des problématiques, comment réagir. » Comme elle écrit dans son livre : Il ne nous vient pas à l’esprit de rendre un individu coupable de son cancer, de son diabète ou de son hyperthyroïdie.  

Quand elle a commencé sa pratique, « 30 à 40% de ma clientèle était la santé mentale. J’ai commencé par écrire des nouvelles littéraires, mais les sujets sont le monde que j’ai rencontré dans ma pratique. Je devais les faire connaître. Il y a beaucoup de monde pendant la pandémie qui souffre de problèmes. » 

Elle cache bien l’identité des vrais patients, médecins et infirmières qui sont devenus des personnages dans son livre. Elle décrit des situations sombres, mais avec une lueur d’espoir à la fin. « On peut toujours faire quelque chose, » elle insiste. « Même des troubles de personnalité borderline on peut toujours aider un patient. » 

Un problème que souffre la Dre Laberge c’est que l’autoédition lui force à faire tout – la révision des textes, les ventes, la publicité, et encore plus. « Je suis épuisé, «  elle admet, «  l’aventure de l’autoédition, c’est terminé. Ça ne me laisse pas du temps à écrire. »     

Comment écrit-elle ses nouvelles ? « Je commence toujours par la fin. Mais pour arriver à la fin, je me laisse aller dans la créativité. J’utilise différentes stratégies. Ce n’est jamais la même structure. Il y a trois leitmotivs dans mon écriture : enseigner, divertir, émouvoir. »

Ses talents ne sont pas limités à l’écriture et la médecine. Un artiste visuelle depuis trente ans, ses tableaux ont été montrés dans des expositions à travers le monde. « Je suis une passionnée » elle admet. Vous pouvez voir ses œuvres de cet hybride artiste-auteure-médecin sur son site web, janicklaberge.com.


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