Journée de la Justice des prisonniers

-

Par Colin McGregor

Dossier Milieu carcéral

Dans un parc paisible du quartier de la Petite-Bourgogne à Saint-Henri, par une douce soirée d’été, le soleil se couche lentement derrière le terrain de baseball alors que deux équipes de jeunes adultes jouent au softball. 

De l’autre côté de la clôture du champ extérieur, des étudiants et d’autres spectateurs écoutent sur des bancs et sur une butte une série d’anciens prisonniers et de militants des droits des prisonniers. Un par un, ils lisent au micro pour lire une liste qui donne à réfléchir : les noms d’hommes décédés cette année dans un établissement fédéral.

La Journée de la Justice des Prisonniers du 10 août, a attiré environ 75 personnes au parc Vinet, près de la station de métro Lionel-Groulx à Montréal. La vigile a été diffusée en direct par l’émission Prison Radio sur CKUT 90.3 FM, la station de radio du campus de l’Université McGill, qui peut être entendue au Québec, dans l’est de l’Ontario et dans le nord de l’État de New York.

Une sélection d’orateurs nous a parlé et même rappé sur leur consternation face à la façon dont les prisons sont gérées.

Pourquoi le 10 août ? 

Cette date est devenue une date internationale pour marquer les droits des prisonniers. Tout a commencé en Ontario le 10 août 1974, alors que le détenu Edward Nalon s’est suicidé alors qu’il était en isolement dans l’établissement Millhaven près de Kingston. Il était aux prises avec des problèmes psychologiques depuis un certain temps. Il a demandé un transfert hors de l’isolement et sa demande a été accordée, mais personne n’a pris la peine de le dire au détenu alors qu’il languit dans l’isolement, à l’écart de la population générale. Les « boutons de panique » à l’intérieur des cellules de l’aile d’isolement ne sont pas connectés.

Au jour anniversaire du suicide de Nalon l’année suivante, les détenus de Millhaven ont refusé de manger ou de travailler, exigeant la fin des cellules d’isolement. Beaucoup d’entre eux ont été punis en étant placés en isolement.

Le mouvement des prisonniers qui refusent de travailler ou de manger le 10 août s’est propagé à d’autres prisons canadiennes, puis à l’extérieur du Canada. En 1983, des prisonniers en France ont refusé de manger ce jour-là. Dans les années 1990, des prisonniers en Allemagne, en France, en Australie et aux États-Unis ont observé cette journée.

Prison Radio

« Le 10 août est un jour où j’honore tous ceux que je connais qui sont morts en prison », déclare Virginia, porte-parole de Prison Radio. Elle était à la veillée, et mentionne : « C’était super ! Les conférenciers étaient vraiment passionnés et la foule ne cesse de grossir chaque année. C’était formidable de voir autant de gens de la Petite-Bourgogne. »

Leur émission peut être entendue le deuxième jeudi du mois à 17 h et le quatrième vendredi du mois à 11 h. Ils sont en ondes depuis environ 20 ans, estime Virginia.

« Nous espérons que Prison Radio fournira une source d’informations et une plateforme utiles aux prisonniers pour mettre fin à la pratique de l’isolement du système carcéral », souligne Virginia. Le collectif essaye d’informer et de sensibiliser les gens de l’extérieur sur le système carcéral.

L’émission bénéficie de la contribution de prisonniers qui enregistrent leurs témoignages pour l’émission.


Autres textes sur milieu carcéral

Pour s’abonner à Reflet de Société, cliquez ici

Pour faire un don, cliquez ici

À lire :

Version anglaise sur le site web du The Social Eyes

Articles Liés

Nous Suivre

1,007FansJ'aime
475SuiveursSuivre
6,637SuiveursSuivre

Abonnez-vous à l’infolettre