Qu’est-ce qu’un pléonasme?
Combien de fois vous a-t-on dit qu’il ne sert à rien de dire monter en hautou descendre en bas, sortir dehors, même pire, que c’est une faute! C’est bien évidemment répétitif de dire descendre en bas, alors que le verbe descendre sous-entend le fait que c’est vers le bas, qu’il y a une descente, même chose pour le verbe monter. Un autre exemple est le fait de parler d’une dune de sable, une dune est inévitablement faite de sable, ce n’est pas nécessaire de le préciser. Le fait de se répéter comme ça porte un nom bien précis : il s’agit d’un pléonasme. Généralement, à l’oral comme à l’écrit, les pléonasmes de ce genre sont considérés comme une faute et ils doivent être évités lors de communications formelles, c’est-à-dire, des textes écrits à l’école, des présentations orales, des entrevues de travail, etc. Le fait de se répéter comme ça est considéré comme inutile, car ça n’apporte pas d’information nouvelle à la phrase. Mais là, je ne vous apprends probablement rien, car il y a bien des chances que vous vous soyez déjà faits reprendre lorsque vous avez dit que vous deviez « monter en haut pour aller chercher quelque chose. »
Que diriez-vous si je vous disais que les pléonasmes ne sont pas toujours des fautes!?
Le pléonasme est aussi une figure de style. Une figure de style, c’est un procédé d’écriture auquel on peut avoir recours pour enrichir un texte. Il y a plusieurs figures de style qui existent dans la langue française. Elles permettent de jouer avec les mots, leur sens et les structures de phrase de façon à ce qu’un texte soit dynamique et qu’il véhicule des images concrètes. La rime en poésie est une figure de style, la comparaison en est une autre. Le pléonasme est une figure d’insistance qui fait appel à la répétition pour mettre l’accent sur un élément de la phrase. En répétant quelque chose qui va de soi, on peut insister sur ce fait-là, même si grammaticalement, cette répétition-là n’est pas nécessaire dans le sens de la phrase. Par exemple, vous pourriez dire « Elle était là, je l’ai vue de mes propres yeux, je l’ai vue de mes yeux vue. » ou « Je travaille tous les jours de la semaine, du lundi au dimanche » et il s’agirait de pléonasmes stylistiques.
Rappelez-vous que pour qu’il s’agisse d’une figure de style, le pléonasme doit être volontaire et maîtrisé, c’est–à-dire qu’il doit être assez facile de distinguer lorsqu’il s’agit d’une faute et lorsqu’il s’agit d’une figure de style!
Il est aussi important de noter que le pléonasme n’est pas souhaitable dans tous les types de textes : vous pouvez l’inclure dans un poème, un slam, une chanson, les dialogues d’un personnage dans un conte, etc. Vous pouvez aussi vous en servir à petite dose dans un discours, par exemple, mais rarement dans une lettre de présentation, entre autres.
Finalement, faites attention : évitez de l’utiliser trop souvent dans un même texte, car il peut rapidement devenir lourd et répétitif. Le pléonasme peut aussi perdre son poids expressif si on le retrouve trop souvent dans un texte, il n’aura plus l’effet désiré. Le pléonasme est donc à employer dans le bon contexte et avec modération!