Où tout cela va nous mener?
Raymond Viger Dossier Prison
Un fonctionnaire du système carcéral a osé dire à la radio:
Une double occupation en prison ce n’est pas pire que deux étudiants qui cohabitent ou des soldats en service qui logent ensemble.
Cependant, selon le recueil des règles et normes de l’Organisation des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, qui prévoit ce qui suit :
Les cellules ou chambres destinées à l’isolement nocturne ne doivent être occupées que par un seul détenu. Si pour des raisons spéciales, telles qu’un encombrement temporaire, il devient nécessaire pour l’administration pénitentiaire centrale de faire des exceptions à cette règle, on devra éviter de loger deux détenus par cellule ou chambre individuelle.
Selon les chercheurs Levy et Tartaro :
Les cellules ou chambres individuelles permettent aux détenus d’avoir leur intimité et leur offrent un lieu qui les protège contre les agressions d’autres détenus.
La position de Union of Canadian Correctional Officers – Syndicat des agents correctionnels du Canada – Confédération des syndicats nationaux (UCCO-SACC- CSN)
La double occupation est un moyen non sécuritaire et inefficace pour aborder la gestion de la population carcérale, et elle se révélera inévitablement problématique pour les agents correctionnels, le personnel correctionnel, les délinquants, le SCC et, finalement, la population en général.
Dans le Rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel 2009-2010, l’enquêteur correctionnel Howard Sapers postule que:
Au fur et à mesure que la population à gérer augmente, il y aura probablement une recrudescence des incidents de violence en établissement. (Rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel 2009-2010)
Selon les recherches de Lappin, 2009:
Le surpeuplement des prisons et la double occupation influent sur le taux d’agressions graves commises par les détenus. Le surpeuplement submerge les gardiens de prison et conduit à une augmentation du nombre d’incidents violents parmi les détenus.
Et pour répondre à ce fonctionnaire, non, une double occupation en prison, n’a rien de pareil à la vie d’un étudiant en colocation ou de séparer une chambre en tant que soldat. Parce qu’en prison, il y a une situation de permanence, une incapacité à sortir et fêter, une cohabitation subie, une perte d’intimité…
Imaginez-vous que vous vous retrouvez en prison et qu’on vous présente votre nouveau colocataire… Un criminel notoire. Une personne violente et contrôlante…
Êtes-vous d’accord avec ce fonctionnaire qui ose dire que la double occupation en prison est similaire à la cohabitation de deux étudiants pendant leurs études ou deux soldats pendant une mission?
Notre chroniqueur de la prison Cowansville, Colin McGregor avait déjà, dès 2011, traité de la problématique de la double occupation dans les prisons.
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Colin McGregor est un prisonnier de Cowansville. Depuis plus de 3 ans, ce journaliste anglophone tient une chronique régulière dans le magazine Reflet de Société. Une chronique très appréciée par sa façon originale de nous conter une histoire carcérale et les anecdotes du système pénitencier.
Colin et moi avons vécu une expérience fort intéressante. J’ai publié un roman humoristique L’Amour en 3 Dimensions. Une histoire pour dédramatiser les événements qui nous ont bouleversés. L’histoire est une source d’inspiration pour découvrir, d’une façon attrayante et amusante, une nouvelle relation avec soi-même et son environnement.
Colin a traduit en anglais cette histoire qui peut être lu autant pour le plaisir que pour un cheminement personnel. Pour commander L’amour en 3 Dimensions, Love in 3 D, journal@journaldelarue.ca, (514) 256-9000. 19,95$.
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