Sule Heitner

Dans son océan de missions, le bistro Ste-Cath n’oublie pas d’où il vient, ainsi que l’histoire de son quartier. Aujourd’hui encore Hochelaga-Maisonneuve est stigmatisé comme un quartier de pauvres, de drogués, de prostitués et j’en passe.

Pourtant, lorsque l’on marche dans la rue, force est de constater qu’il est exactement comme ses voisins, les chics et populaires Laurier, Rosemont ou Villeray.

Et l’un des artistes est la voix de ce nouvel Hochelaga-Maisonneuve. Sule Heitner. L’artiste de 42 ans y est installé depuis une dizaine d’années maintenant. Né d’un mariage mixte, il a connu les affres du racisme dans sa jeunesse. À l’adolescence, la musique prit de plus en plus de place, avant qu’elle devienne partie intégrante de sa vie.

Sule Heitner est un chanteur et musicien qui œuvre dans le blues, l’indie folk et le rock, entre autres choses. Le grand public a découvert Sule grâce à son passage dans la populaire émission La Voix saison 3, mais ses fans savent bien qu’il a collaboré avec nulle autre que Corneille, Gage, Céline Dion, Sean Paul ou encore Akon.

Aujourd’hui, Sule est le père d’une petite fille et le leader de son trio Sule and the Very Bad Men. Si leur forme est modeste, leur niveau d’excellence est élevé. Ils sont seulement trois sur scène : Denis à la batterie, Jean-Bertrand à la basse et Sule aux guitares (au pluriel, car il doit en changer aussi souvent que les serveuses prennent des commandes). Et sobrement, il annonce : « Je ne veux pas être bon. Les bons spectacles, les gens les oublient le lendemain. Je veux qu’on se souvienne de moi. Je veux être éclatant ! » Le ton est donné.

Avec l’ambition du lion, il ne cache pas que son rêve est de remplir les grandes salles et d’attirer les foules. Mais là encore, l’homme surprend: « Je n’arrêterai pas une scène comme le Ste-Cath. Il y en a d’autres dont on a envie de partir, mais pas celle-là. On y est bien et on est bien traité. » Le Pirate se conduit avec cœur et cela se ressent.

La sincérité et la reconnaissance ont toujours fait partie intégrante du mode de fonctionnement de l’organisme. Il y a 25 ans avec les jeunes marginalisés et aujourd’hui avec les artistes.

Avec humour, Sule raconte qu’au début il n’y croyait pas. « C’était trop beau, explique-t-il. On me disait exactement combien allait être mon cachet, quand je le toucherai. Même que j’avais droit à un repas et deux boissons. Et je me disais “hum, il doit y avoir quelque chose”. Et puis non. Tout ce qui est dit est fait. C’est rare dans ce milieu. »

Après quelques exemples sur ces expériences avec les gérants de salle, oui, force est de constater que Sule a raison. C’est rare.

Voir Sule si confortable au Ste-Cath est une réussite pour les têtes dirigeantes du bistro. Pendant l’été 2015, alors qu’il était l’invité d’une émission de télé, toute la tribu s’est déplacée pour filmer l’artiste dans son élément d’accueil à Hochelaga. Il y passa l’après-midi, joua sur scène avec B.U, puis laissa la place à Pascal Dufour qui était la tête d’affiche ce soir-là. Mais une dernière fois, Sule est monté sur scène avec Pascal pour s’amuser et profiter des derniers instants de cette soirée. Pour ceux qui seraient curieux de voir Sule Heitner imiter une poule en chantant, tandis que Pascal Dufour, sourire aux lèvres, tâche de l’accompagner en gardant un peu de sérieux, sachez qu’une vidéo est disponible sur notre Facebook. Une scène épique !

Il est toujours agréable de constater comment les artistes peuvent se rallier à la mission du bistro et avoir les mêmes valeurs. Sule est un habitant d’Hochelaga : « Et c’est la première fois que je fais une scène dans le quartier. » Avec un sourire, il raconte comment son voisin à découvert son spectacle sur une affiche et comment ils se sont retrouvés face à face. Sule sur la scène et le voisin dans la salle.

« J’ai vu évoluer Hochelaga-Maisonneuve, raconte le chanteur. Aujourd’hui, c’est un quartier d’artistes. Je le constate dans ma rue, ma voisine est violoniste et j’en vois d’autres déplacer leurs instruments. » Lui est un gars qui se dit familial. Alors, jouer à la maison, c’est sûr que cela a un petit quelque chose en plus.

Et tout se fait en mode familial. Sa femme est sa gérante et sa fille est souvent présente lors de représentations. Comme lors du jam du premier anniversaire du bistro. « Et j’aime ça des scènes où ma fille peut s’amuser et danser. Elle veut tout le temps aider, en studio c’est plus difficile, mais lors d’événements ça me fait plaisir de la voir en profiter. »

Mais pour Sule, l’autre particularité du Ste-Cath est l’écoute du public. Pas entre-deux bouchés, à disserter avec son voisin de table, ils sont vraiment là pour le spectacle et ils y participent.

Finalement, cet homme qui met le feu à une salle et vous donne la chair de poule en spectacle revient à l’essentiel. Le plaisir de jouer dans une salle où sa fille peut danser et pousser la chansonnette, tandis que ses voisins sont présents et dégustent un bon repas, tout en l’écoutant. Le tout est familial avec l’ambiance d’Hochelaga-Maisonneuve. Et ces soirs où il se produit au Ste-Cath, rien de plus n’est nécessaire pour satisfaire celui qui a goûté aux projecteurs québécois.

Le Bistro socialement engagé

Avec son ambiance chaleureuse et sa cuisine mariant terroir et création, Bistro Le Ste-Cath offre une scène culinaire et artistique de choix.

Que les artistes soient issus des arts visuels ou littéraires, underground ou conventionnels, le Bistro sera le point de rencontre des arts à Montréal.

Son personnel accueillant aura à cœur de vous faire vivre la plus agréable des expériences. Profitez de sa terrasse et de sa salle pour apprécier l’ambiance et les spectacles.

Bistro Le Ste-Cath est idéal pour les soupers entre amis, les mariages, dîners d’affaires…

100% des profits reversés

Bistro Le Ste-Cath est le nouveau-né de l’organisme communautaire Journal de la Rue.

Actif depuis près de 25 ans dans l’intervention auprès des jeunes marginalisés, l’organisme s’est diversifié au fil du temps pour devenir également une couveuse d’artiste.

Sa galerie située au Café Graffiti, au 4237 rue Ste-Catherine Est, est également un milieu de vie pour les jeunes. Qu’ils fassent de la danse, du graffiti, de la musique… tous y trouve une place pour s’exprimer.

Au fil du temps, l’organisme a évolué pour soutenir les jeunes et les aide à se professionnaliser. Aujourd’hui, ils produisent, exposent… et sont reconnus dans leur domaine !

Bistro Le Ste-Cath est la continuité naturelle du Journal de la Rue.

Raymond Viger, directeur général : « Manger au Bistro Le Ste-Cath permet de soutenir l’intervention auprès des jeunes. 100% des profits sont reversés au Café Graffiti. »

Autres dossiers complémentaires

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