La violence conjugale abordée en musique avec « Le brasier » d’Andréanne A. Malette

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«Quand tu lis l’histoire d’une personne que tu apprécies, ça frappe encore plus», s’exclame Andréanne A. Malette. Pour le premier extrait de son album à paraître en 2021, l’auteure-compositrice-interprète s’est inspirée de la violence conjugale qu’a encaissée Ingrid Falaise, dont le récit est dévoilé dans Le Monstre.

Un texte de Frédéric Lebeuf – Dossier Culture

«Ce qui m’a marquée, c’est l’incroyable violence qu’Ingrid a subie. En la voyant aujourd’hui, je trouve qu’elle a une force immense, une grande résilience et une capacité surhumaine de pardonner. Quand tu n’es pas victime de ce genre d’agressivité, tu ne penses pas que ça existe. Pourtant, c’est là et bien présent dans la vie des femmes», souligne-t-elle.

La chanson « Le brasier » a commencé sa gestation dès le moment où son auteur a lu le livre de Falaise. Si ça lui a pris quelques années avant d’aboutir à quelque chose, la diffusion de la série (sur ICI TÉLÉ ET ICI TOU.TV) a relancé son inspiration : «Voir son histoire en images, cela a stimulé ma créativité.»

Pour se distancer du sujet, elle a expliqué la situation plutôt que de prendre position. Elle ne voulait pas imposer de morale : «Je ne suis pas bien placée pour faire la morale à qui que ce soit, mais je désirais en parler pour ces femmes-là. Démontrer l’anxiété, la peur, la confusion, l’amour et la haine qu’elles ressentent», déclare-t-elle.

Paroles de «Le brasier»

Parfois il se lasse, parfois il veut jouer

Il brise et puis ramasse, et devient l’as pour déjouer

Les failles de son esprit mélangé

Il abat son jeu, et les cartes sont brouillées

Parfois il est doux, parfois on l’entend hurler

Et en un seul coup, il peut faire s’envoler

La paille de sa maison éventée

Quand le grand méchant jaloux souffle sur le brasier

Quand elle a décortiqué ce qu’une victime de violence conjugale pouvait vivre comme émotions, l’auteure-compositrice-interprète a réalisé qu’elle connaissait déjà toutes ces émotions. Elle a dû faire attention à sa plume. Elle devait choisir un angle approprié et trouver les bons mots pour que cela ait un impact positif. Alors, elle a joué avec ceux-ci tout en incluant une métaphore avec le brasier : «Un feu qui dort à l’intérieur de ces hommes dont on ne sait jamais quand ça va prendre en flamme.»

Après avoir lancé sa nouvelle pièce, elle a reçu des témoignages de victimes ainsi que d’employés de maisons d’hébergement : «À partir du moment où l’on en parle, ces cas-là apparaissent partout autour de nous. Même si ce n’est pas quelque chose que j’ai vécu, je suis très sensible. Je suis très peu tolérante à n’importe quelle sorte de violence gratuite. La moindre altercation que je vois dans la rue me vire à l’envers. On est une espèce censée être intelligente et l’on agit souvent avec des pulsions animales (non réfléchies et stupides). On est capable de faire mieux, ceux qui ne le peuvent pas devraient se faire éduquer.»

Elle s’associe aux femmes victimes de violence conjugale

Lorsqu’elle a publié «Le brasier», Andréanne a lancé une campagne de vente de mini-serres (contenant tous les éléments et instructions pour faire pousser un pin sylvestre) : «Les profits de ces pousses-là vont aller aux maisons de partout à travers le Québec pour aider le plus de femmes possible», s’exclame-t-elle à propos de son partenariat avec le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales.

Elle associe l’arbre à un symbole de force, de solidité, de résilience et de grandeur. Partir d’une petite graine pour devenir quelque chose d’aussi solide, c’est quelque chose qui l’impressionne : «Quand on subit de la violence conjugale, on se sent souvent minuscule.». Vivre une telle relation fait autant de ravage qu’un feu de forêt (d’où l’inspiration du titre) : «Pour se reconstruire, ça prendra de nouvelles pousses ainsi que de l’espoir.» Planter un pin sylvestre, c’est une belle action pour la planète.

Initialement, l’organisme pensait que ça serait une tâche ardue de s’associer avec la campagne des mini-serres. Parce qu’elle manquait de temps, la fondation était réticente à s’engager : «Ça prouve à quel point, leurs employés sont débordés. En leur disant que ça ne prendrait aucun investissement de leur part, je les ai rassurés. La seule chose que je veux, c’est de leur envoyer des sous

Vous pouvez vous procurer une mini-serre (au coût de 12 $) en visitant la boutique en ligne d’Andréanne A. Malette. Tous les profits des ventes seront remis au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales. Vous pourrez aussi en acheter lors de sa prochaine tournée, plus de détails suivront.

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