Un texte de Virginie Francoeur
Franky préfère le milkshake. Vanille, jamais chocolat. Celui du McDonald surtout. Depuis qu’il a perdu toutes ses dents, il mange juste du mou. Franky préfère le milkshake au yogourt. Il ne trippe pas trop santé.
Franky? Je n’ai jamais su si c’était son vrai nom. Et puis ça n’a pas vraiment d’importance. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne quitte jamais son Perfecto noir qui lui donnait autrefois un look Marlon Brando. Franky a toujours été séduit par les vieux films de cowboys.
Avant d’être dans la rue, il travaillait à la Baie-James. Il cumulait des emplois de chauffeur de taxi et de serveur. Il prenait ce qui passait : « Tsé avant d’être dans’ rue j’ai fait ben des affaires, asteure y me reste pas grand-chose sauf un sac de poubelles magané. » Je ne sais pas exactement comment ni pourquoi il en est rendu là. Mais c’est à cause du là qu’on lui lance des vingt-cinq sous et qu’on lui dit qu’il devrait se trouver une job. Une vraie job!
Ce matin, j’ai revu Franky. On s’est donné rendez-vous à l’église. Celle au toit rouge près du centre-ville. Il m’attendait sur le parvis. Je lui ai apporté des t-shirts Made in China pour qu’il puisse les mettre sous son Perfecto.
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