Pour notre première table ronde, nous avons choisi le sujet du harcèlement de rue. Sur le groupe Facebook Hochelaga mon quartier, une jeune femme a demandé si elle était la seule à vivre du harcèlement de rue dans le quartier. Après plus de 600 commentaires sous la publication, nous avons constaté que la problématique était très présente dans le quartier, mais aussi partout à travers le Québec. À l’aide de nos panélistes, nous avons ouvert la discussion sur la problématique afin d’avoir un avis plus éclairé sur le sujet et apprendre ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation.
Les panélistes :

Soraya Martinez Ferrada, députée fédérale d’Hochelaga-Maisonneuve
Engagée pour et avec la communauté « Je suis une fière citoyenne de l’Est de Montréal depuis les années 80. Lorsque ma famille a fui la dictature du Chili, c’est dans Hochelaga que nous nous sommes installés. J’y suis profondément enracinée, j’ai travaillé un peu partout dans l’Est et j’y vis maintenant avec mes deux adolescents. Comme plusieurs d’entre vous, mes parents ont toujours travaillé fort pour notre famille. Ma mère, avec d’autres parents, a fondé un organisme communautaire venant en aide aux parents d’enfants souffrant des Troubles de spectre de l’autisme (TSA) et de déficience intellectuelle (DI) et mon père est chauffeur d’autobus. Le courage, le sens profond de la communauté et la résilience sont des valeurs qui m’ont été transmises par ma famille. »

Audrey Simard, organisatrice communautaire et militante contre le harcèlement de rue
« En 2012, avec des militantes du CÉAF, face à l’immense décalage existant entre la détresse vécue par les personnes qui sont confrontées au harcèlement de rue (majoritairement des filles, des femmes et des personnes appartenant à la communauté LGBTQ+) versus la tendance largement répandue à banaliser ces violences commises dans l’espace public, à blâmer celles qui le subissent d’en être responsables et à ainsi déresponsabiliser les harceleurs, on a décidé de briser le silence qui régnait autour de cette problématique en menant des actions collectives vidant à dénoncer et documenter son ampleur. Depuis 10 ans, en nous appuyant sur les nombreux témoignages que nous avons reçus au fil du temps, nous avons, notamment, contribué mener la toute première recherche québécoise visant à documenter ses impacts (www.ceaf-montreal.qc.ca/public/2021/04/impacts-du-harcelement-de-rue-sur-les-montrealaises.html), créé de nombreux outils visant encourager les témoins de ces actes à réagir en solidarité avec celles qui sont ciblées par les harceleurs, pris parole dans plusieurs médias, interpellé des élu.e.s et des institutions clés comme la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM) pour les inciter à agir sur la problématique. »

Mélusine Dumerchat, chargée de cours et doctorante en sociologie à l’Université du Québec à Montréal
Sa thèse porte sur la sécurité urbaine du point de vue du genre. Elle a collaboré à plusieurs recherches sur les violences de genre et notamment le harcèlement de rue. Elle est l’une des co-auteures de la première recherche sur les impacts du harcèlement de rue sur les femmes à Montréal (2021) et mène actuellement une recherche sur l’expérience du harcèlement de rue chez les jeunes, en partenariat avec le Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF). Elle dispense, aussi avec le CÉAF, des ateliers et formations sur le harcèlement de rue et développe des outils de sensibilisation sur le sujet.
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