Par Équipe Reflet de Société | Dossier Culture, Lazylegz / Luca Patuelli
Chaque année, la première semaine de juin est consacrée à la Semaine québécoise des personnes handicapées. Et celle-ci nous invite à repenser les contours de l’inclusion. Lancée par l’Office des personnes handicapées du Québec en 1996, elle vise à faire tomber les barrières, visibles ou invisibles, qui freinent encore aujourd’hui la pleine participation sociale près de 1,5 million de Québécois et Québécoises. Une invitation à changer de regard, mais surtout à transformer nos pratiques.
On pourrait croire que les droits sont acquis, que les lois suffisent, que les institutions font déjà leur part. Et pourtant. Malgré les progrès, les personnes handicapées demeurent parmi les groupes les plus exposés à l’exclusion, à la pauvreté et à l’isolement. C’est précisément pour cela que la Semaine québécoise des personnes handicapées (SQPH) a été créée : pour donner à voir, chaque année, ce que le reste du calendrier oublie.
Depuis près de trois décennies, cette semaine ne cesse de rappeler que l’inclusion n’est pas une faveur, mais une responsabilité sociale. Elle agit comme un révélateur : absence de rampes, documents numériques illisibles, manque de sous-titrage, pénurie d’interprètes en langue des signes, discrimination à l’embauche… Les entraves sont nombreuses, mais souvent invisibles aux yeux de celles et ceux qui ne les subissent pas.
Cette année, par ailleurs, Air Canada a été un grand partenaire de l’évènement No Limits. En effet, la société a permis aux danseurs d’ILL-Abilities ainsi qu’à des artistes invités de venir performer à Montréal. Ils ont également offert au vainqueur de remporter un billet pour une destination au choix.
Quand on réduit l’autre à sa différence
Le thème de l’année 2025 : « Quand on voit seulement la différence, on perd de vue le potentiel », interroge nos réflexes de catégorisation. Il ne s’agit pas seulement de sensibiliser, mais d’inviter à une véritable conversion du regard. Car chaque fois qu’on réduit une personne à ce qui la distingue, on oublie ce qu’elle peut apporter.
À travers des actions menées en milieu scolaire, municipal, culturel ou encore professionnel, la Semaine crée des espaces de dialogue entre les institutions, les citoyens et les organismes communautaires. L’inclusion devient alors affaire de tous : enseignants, employeurs, élus, artistes, voisins… chacun est interpellé et vous aussi.
Accessibilité : un impératif, pas un luxe
La Semaine est aussi l’occasion de remettre à l’agenda politique le principe d’accessibilité universelle. Un concept qui ne se limite pas à l’ajout d’une rampe ou d’un ascenseur, mais qui englobe tous les aspects de la vie : l’accès à la culture, à l’éducation, à l’information, à l’emploi.
Depuis 1996, plus de 600 édifices publics ont été adaptés au Québec grâce à des plans d’action municipaux. Mais au-delà de l’architecture, c’est tout un écosystème qui doit être repensé. Un site web non compatible avec un lecteur d’écran, un événement sans sous-titrage, un formulaire administratif inaccessible : ce sont là autant d’exclusions silencieuses qui doivent cesser d’être tolérées. La SQPH intervient également dans cette réflexion.
Une société plus juste, plus vivante
Loin d’être un simple événement annuel, la SQPH s’inscrit dans une stratégie triennale (2025–2027) de transformation durable des mentalités. L’idée n’est pas de susciter une vague d’émotions ponctuelle, mais de faire émerger des changements structurels et durables.
Dans plusieurs écoles, des cours sont désormais adaptés pour accueillir les élèves en situation de handicap, avec des modalités d’évaluation révisées. Et les milieux culturels, quant à eux, multiplient les efforts pour rendre leurs productions plus inclusives, tant dans les contenus que dans les formats de diffusion.
Visages de la diversité capacitaire
Les messages portés par la SQPH prennent toute leur force lorsqu’ils sont incarnés. Des personnalités publiques comme Rosalie Taillefer-Simard, comédienne sourde, ou Luca « Lazylegz » Patuelli, danseur professionnel, participent activement à cette mission. Leurs trajectoires inspirantes témoignent de la richesse des talents que notre société néglige parfois.
Briser le mythe de la compassion
L’une des erreurs les plus fréquentes face au handicap consiste à croire que l’empathie suffit. Or, c’est bien au niveau des structures qu’il faut agir. L’égalité ne se construit pas sur la base de la charité, mais sur celle des droits.
L’inclusion véritable suppose que les environnements — qu’ils soient bâtis, numériques ou sociaux — soient conçus pour toutes et tous dès le départ. Cette approche, trop souvent perçue comme un coût ou une contrainte, est en réalité un levier de justice et d’innovation.
D’autant qu’il serait réducteur de penser que tout s’achève le 7 juin de chaque année.
Autres textes sur Culture
Autres textes sur Lazylegz / Luca Patuelli
- Funky, le canard qui rêve de danser
- LazyLegz: Des béquilles à haut voltige, un modèle d’engagement
- Le défi de Lazylegz: Je peux… Pas d’excuses… Pas de limites
Pour s’abonner à Reflet de Société.
Pour faire un don.
Continuez votre lecture
Nouveautés littéraires
Luca Lazylegs Patuelli débute une nouvelle collection: Conte jeunesse. Son premier titre est Funky, le canard qui rêve de danser. Luca est un athlète olympique international. Il a été présent lors des Jeux olympiques de Vancouver ainsi que ceux de Paris.
Clara Yelle. Une participante de la Grande Journée des petits entrepreneurs Conte jeunesse. Les Fantaisies de Clara. Elle a été présente à la journée des Jeunes entrepreneurs chez Le Libraire le Papetier Hamster de Joliette. Le 7 juin de 10h à 14h. 144 rue Baby Joliette. C’était une belle occasion de soutenir une jeune entrepreneure de 10 ans et votre librairie locale.
Confidences autour du feu. Que jeunesse se souvienne.
100 ans d’histoire du Québec à travers 4 générations d’une même famille.
Les guerres, le week-end rouge, la crise d’octobre, la guerre de St-Léonard, le feu dans les raffineries, le métro, le théâtre, les bars… les pensionnats autochtones, la réalité Inuite…
