Par Colin McGregor | Dossier Économie
Jacques est allé à Services Canada pour s’inscrire à l’assurance-chômage. Mais il n’a pu compléter sa demande.
« Sur les formulaires, il y avait des mots compliqués, se plaint-il, écrits de manière complexe. C’était vraiment beaucoup plus compliqué que je ne le pensais. Et puis, il y avait le regard des autres. J’étais très gêné. C’est comme si on ne veut pas que ça soit facile ou accessible. »
Alors, Jacques, un jeune homme au début de la vingtaine, a tourné les talons et a quitté le bureau sans s’inscrire à l’assurance-chômage. Il est ainsi devenu un jeune démuni invisible. N’ayant pas complété sa demande d’assurance-emploi et n’ayant pas été refusé par eux, il n’aura pas le droit à l’aide sociale.
Le Dr Antoine Rode est chargé de recherche à l’observatoire des non-recours aux Droits et services et chercheur associé au centre de recherche Pacte, Université Grenoble Alpes, en France.
« Souvent, il faut avoir accès à des téléphones cellulaires ou des ordinateurs pour accéder aux services, sinon il leur manque l’alphabétisation nécessaire pour le faire », dit-il. Selon la fondation pour l’alphabétisation, 19 % des Québécois sont analphabètes et 34 % éprouvent de grandes difficultés de lecture. Cela signifie que 53 % des Québécois ont des problèmes de littératie. Ce qui peut les empêcher de revendiquer leurs droits. « Vous faites partie des non-recours, des invisibles. Des gens qui n’ont pas accès aux services publics. »
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