La guerre de la pub

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Un texte de Colin McGregor | Dossier Médias    

« La survie des médias communautaires au Québec dépend de mesures concrètes et immédiates. » 

Maxime Caouette ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle de l’état actuel des achats publicitaires du gouvernement en ce qui concerne la presse écrite communautaire.

« C’est catastrophique – il y a une très mauvaise répartition des achats médias pour la presse écrite communautaire » selon Caouette, gestion de compte pour CPS Média, qui se spécialise en publicité et commandite. 

Il parle des achats faits par les ministères du gouvernement du Québec. Les pourcentages des placements publicitaires des ministères pour la catégorie des médias communautaires en 2022-2023 dévoilent la situation catastrophique : seulement 4% des placements publicitaires dans le secteur communautaire sont dans la presse imprimée, par rapport à 26% pour la télé et 70% pour la radio.

Caouette avance deux hypothèses pour expliquer la situation. Premièrement, un ministère n’a qu’à envoyer un texte à une station de radio, et la station va faire la production elle-même du texte qui sera diffusé. Une publicité placée dans un journal communautaire peut engendrer des coûts de 30% à 40% de plus pour la création de l’annonce. 

Deuxièmement, c’est plus rapide de faire une pub à la radio alors que les délais entre la conception, l’impression, la publication et la distribution dans la presse écrite peuvent être importants. Si un ministère envoie un texte à une station de radio, le message peut être entendu sur les ondes presque immédiatement.  

Peu importe les raisons, les enjeux sont cruciaux pour la presse écrite. 

« Il est encore possible de croire à un Québec où les médias écrits communautaires seront considérés comme des acteurs incontournables de l’information locale et régionale. Pour ce faire, ils doivent absolument compter sur l’achat substantiel de publicité par le gouvernement du Québec », dit Yvan Noé Girouard, directeur général de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ).

En 1995, le premier ministre du Québec, M. Jacques Parizeau, fait adopter un décret pour obliger les ministères et les sociétés d’états à investir 4 % de leurs budgets publicitaires dans les médias communautaires. Ce ratio n’a jamais été atteint.

Selon Caouette, les ministères et sociétés d’État, devraient allouer un minimum de 4 % des budgets publicitaires à chaque catégorie de média communautaire, aux journaux, aux télévisions et aux radios.

Contrairement à une publicité radio qui disparaît immédiatement, le papier est tangible et dure. Les médias papiers circulent et sont partagés. Ce qui est imprimé est durable. L’imprimé incite à aller en ligne pour obtenir plus d’informations et effectuer un achat.

L’imprimé offre au lecteur la possibilité de prendre son temps pour interpréter l’annonce ou revenir en arrière pour la relire. Une publicité imprimée bien conçue laisse des impressions visuelles mémorables.

Lorsque les lecteurs apprécient un article ou une publicité de magazine, ils les découpent et s’y réfèrent plus tard, ou ils le transmettent à un ami. Un magazine dans une salle d’attente chez le dentiste ou le coiffeur sera vu par de nombreuses personnes pendant plusieurs mois.

Il est important de sensibiliser les bureaucrates de la capitale nationale ! 


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