À partir des annonces de recherche d’esclaves en fuite publiées dans La Gazette de Québec, une équipe d’illustrateurs a brossé un portrait de ces personnes afrodescendantes et africaines. L’exposition virtuelle Fugitifs! est une initiative de l’artiste et historien Aly Ndiaye (alias Webster) en association avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Dossier Culture
Ce projet vise à souligner la résistance et le pouvoir d’agir des esclaves noirs. Autrefois perçus comme des biens meubles, ils n’étaient pas seulement des victimes passives de leur condition. Bien au contraire, ils ont tenté de résister.
«Ce racisme contemporain est un vestige et un héritage de notre histoire coloniale et de l’esclavage, explique la vice-présidente de la CDPDJ, Myrlande Pierre. De là, l’importance de contextualiser les raisons pour lesquelles on assiste encore à sa perpétuation.»
Fugitifs ! s’inscrit dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. Ces esclaves ont participé à la défense des droits de la personne et des droits et libertés. «Ils ont résisté à cette déshumanisation, à leur déshumanisation», souligne-t-elle.
Un devoir de mémoire
Dix illustrations, dix histoires inspirées par les annonces parues dans La Gazette de Québec à la fin du 18e siècle. «Voir des personnes noires habillées dans les vêtements du passé, ça permet de s’ancrer dans leur imaginaire», explique Webster.
Selon lui, le format virtuel permet de pérenniser ces images en facilitant l’accès à toute personne, partout où elle se trouve. Grâce au travail d’illustrateurs, ces individus peuvent exister autrement que dans l’imaginaire collectif.
L’exposition virtuelle Fugitifs! est accessible sur la plateforme fugitifs.ca. Vous pourrez découvrir leurs récits, écouter des balados, découvrir les dates importantes de l’esclavage et tester vos connaissances.
