Un texte de Colin McGregor | Dossier Famille
Pour l’enfant, son appartenance à sa famille adoptive passe par l’histoire qui lui est racontée par ses nouveaux parents. Pourquoi a-t-il été retiré de sa famille biologique? Comment s’est faite son arrivée dans sa nouvelle famille?
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Professeure au département de travail social, Geneviève Pagé, a mené une étude à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Le facteur principal de succès des adoptions dans le cadre de ce programme est l’ouverture des parents adoptifs. La famille d’accueil doit être prête à répondre à toutes les questions de l’enfant quant à ses origines et au processus d’adoption.
Autrefois, selon Pagé, on croyait que c’était mieux de ne jamais aborder le sujet de l’adoption et de cacher à l’enfant ce qu’on connaissait de ses racines. Les recherches démontrent qu’il est préférable d’ouvrir le dialogue avec le jeune. Le jeune va ainsi savoir que ses parents adoptifs sont ouverts et disponibles sans jugement.
« Savoir d’où l’on vient. Cela permet d’avoir une meilleure construction identitaire et une meilleure adaptation psychosociale », explique Mme Pagé.
Avec des adoptions interraciales, les différences au niveau de l’apparence physique doivent être discutés. Sur le plan identitaire, ce sont des éléments importants pour l’enfant et l’adolescent.
Quand et comment faut-il transmettre l’information ? Les recherches mentionnent qu’il faut dire la vérité, en répondant aux questions de l’enfant le plus tôt possible. L’enfant doit comprendre que sa famille biologique n’était plus en mesure de l’élever d’une manière bienveillante et attentionnée.
Liens fraternels
Qu’en disent les enfants d’âge scolaire adoptés par le programme Banque mixte ? Selon l’étude de la professeure Pagé, il y a une plus grande fluidité des liens fraternels qu’avec des adultes. Les enfants adoptés voient très vite les enfants biologiques de la famille adoptive comme leurs propres frères et sœurs. Ainsi, Annabelle qui a 7 ans, adore « son demi-petit frère », mais n’a aucun lien avec sa famille d’origine.
L’étude constate l’effort des adultes pour normaliser le retrait de l’enfant de sa famille d’origine et distancer les parents d’origine avec qui l’enfant n’a aucune relation. Le discours est généralement bienveillant à l’égard des autres parents (d’accueil ou biologiques) qui se sont succédés dans l’histoire pré-adoptive de l’enfant.
Natacha, maman, dit que « mon fils aura le choix de dire que sa famille inclura son père biologique et je trouve ça totalement normal. Mais pour moi, son père ne fait pas partie de ma famille. » Selon la professeure Pagé, une famille peut inclure plusieurs personnes, mais ne pourrait pas nécessairement inclure tous les liens.
Selon Marie-Pierre Ulysse, cheffe de la Transition de la famille d’accueil au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, l’évaluation des parents qui veulent adopter comportent deux points importants : « La capacité par rapport au risque que la famille d’origine reprenne l’enfant si la situation s’améliore. Si l’enfant retourne à la maison, comment vont-ils réagir ? Ainsi que leur comportement éventuel envers les parents de l’enfant… Ils n’ont pas à posséder l’enfant. Il leur suffit d’avoir le plaisir d’élever l’enfant. »
Mais si l’adoption de la banque mixte est réussie, la famille d’accueil doit être prête à accompagner cet enfant à vie, selon Mme Ulysse.
Étant donné qu’il y a plus qu’un moyen d’adopter un enfant, les candidats peuvent être sur plus d’une liste d’adoption en même temps. Il y a des familles qui veulent adopter « qui sont très fermées, » dit Mme Ulysse, « qui disent non, je ne veux aucun contact avec l’autre famille. » Ces familles sont placées sur la liste pour des enfants qui ont été confiés par le ou les parents donnés en adoption.
De plus, selon Mme Ulysse, il y a un grand besoin de familles d’accueil régulières qui peuvent accueillir un enfant ou une fratrie pendant quelques jours ou quelques mois jusqu’à ce que les enfants soient réunis avec les parents.
Selon le CISSS de l’Outaouais, de nombreux enfants ont besoin d’une famille pour réaliser leur projet de vie. On recherche des parents :
– Qui peuvent entendre et parler d’émotions difficiles (chagrin, tristesse, colère, etc.) ;
– Qui acceptent et composent avec le besoin de l’enfant d’être apprivoisé ;
– Qui savent qu’ils ne pourront pas tout réparer, malgré l’amour qu’ils donneront ;
– Qui acceptent d’être un parent accompagnateur, c’est-à-dire un guide, un appui solide.
Pour plus d’information, veuillez contacter le CISSS ou le CIUSSS de votre région.
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