Portrait : Martin Deschamps

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Par Équipe Reflet de Société | Dossier Culture

Né avec une jambe, un demi-bras et le rock dans le sang, Martin Deschamps a redéfini ce qu’un artiste peut être. À l’âge de 55 ans, il continue d’incarner la puissance d’un engagement artistique, social, et porte le message d’une inclusion concrète chaque année — lors de la Semaine québécoise des personnes handicapées.

Martin Deschamps est né à Montréal en 1970 avec plusieurs malformations congénitales : il lui manque une jambe, un demi-bras et des doigts ; pourtant, son histoire est celle d’un triomphe, non d’une pitié. 

À 11 ans, il maîtrise déjà la batterie, puis la basse et le chant — déterminé à ne pas laisser son corps définir ses ambitions. Il devient graphiste chez Bell dans les années 1990, parallèlement à ses premiers pas musicaux en tant que batteur du groupe Deep Freeze, avant de se lancer en solo en 2000 avec l’album Comme je suis, vendu à 80 000 exemplaires et nommé au Gala des prix Félix.

En 2001, son album Différent consolide sa réputation et lui vaut d’être nommé porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Cela fait donc 24 ans que Martin Deschamps est chef de file de cette grande semaine autour du handicap. 

Le rocker au cœur tendre

Sur scène, Martin est tout feu tout flamme ; dans la vie, il se définit par sa joie de vivre et sa générosité. En 2010, il entre dans l’aréna paralympique de Vancouver… au guidon de sa Harley-Davidson, devant 60 000 personnes, ce qui restera un moment absolument iconique.

Son énergie et ses anecdotes — il se plaît à dire qu’« il m’a coûté un bras et une jambe » — charment et inspirent, auprès des jeunes qu’il rencontre lors de ses conférences.

Porte-parole et mobilisateur

Depuis plus de 15 ans, Martin était l’un des visages de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Chaque année, il appelle à une attitude audacieuse : « donner aux personnes handicapées les outils nécessaires pour vivre pleinement », souligne-t-il, tout en rappelant que la société doit aussi s’adapter. Selon lui, ses galas ou concerts sont autant de « services publics » précieux.

Un engagement quotidien

Martin le dit lui-même : « Mon implication n’est pas seulement l’affaire d’une semaine, c’est une cause qui me préoccupe toute l’année ». Son travail vise à dédramatiser le handicap, à en faire une source de force, non de tabous. 

Il se reconnaît dans celles et ceux à qui l’on ne donne « aucune chance ». Il rappelle que de nombreuses personnes vivant avec un lourd handicap ignorent même l’existence des ressources qui pourraient les aider. C’est pourquoi il s’engage à leur ouvrir des portes.

Musicien, sportif, audacieux

Son corps ne l’a jamais freiné : il a pratiqué le ski alpin — devenant médaillé d’argent en slalom à 16 ans. Il conduit sa Harley avec un bras et une jambe grâce à un appareil adapté. 

Et il monte sur scène pour chanter avec Offenbach, jouer au centre de festivals, ou encore ouvrir des événements comme les Jeux paralympiques.

Chaque exploit est partagé dans un élan généreux : il prend le temps de parler à ceux qui le saluent, écoute parents ou jeunes en souffrance, diffuse un message clair : « handicapé ou pas, t’as droit au bonheur ».

Influences et leçons de vie

Musicalement, Martin cite des influences rock, telles que Metallica, AC/DC ou Gerry Boulet, mais il se souvient surtout de l’étincelle provoquée par un ami musicien à l’école, ou de son père bricoleur qui l’a équipé pour jouer de ses instruments.

Il recommande instamment aux familles et enseignants de s’ouvrir à la différence, de fournir les outils pour que chacun puisse s’épanouir pleinement.

Résonance et avenir

La démarche de Martin Deschamps est aujourd’hui un modèle pour de nombreuses initiatives d’inclusion. Il ne cache pas la réalité du handicap ; il la transforme, et transforme ce que chacun perçoit comme force ou faiblesse. 

À l’année prochaine.


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