Par Raymond Viger et Louise Gagné | Dossier Politique
En relation d’aide, on dit que les communications à trois sont problématiques et créent de la confusion et de l’incompréhension. Quand on donne des armes aux trois parties concernées, ça devient un massacre sans nom.
Plus on essaie de comprendre et moins on a l’impression d’y arriver. Depuis la décision des Nations-Unies en 1948, les Palestiniens ainsi que les Juifs survivants de la Guerre 1939-1945 qui s’installaient en Israël devaient cohabiter dans des territoires qui leur étaient alloués.
Dans les faits, 750 000 Palestiniens ont été chassés des terres qu’ils habitaient depuis toujours. Une portion de cette population vit dans des camps au Liban et dans les autres pays limitrophes.
La bande de Gaza et d’autres territoires tels que la Cisjordanie sont gouvernés par les Autorités palestiniennes dépassées par l’occupation de colonies juives qui se poursuit, chassant tous les ans des groupes de Palestiniens.
Depuis le décès de Yasser Arafat, président de l’État de la Palestine en 2004, les Autorités palestiniennes ont perdu de leur importance auprès de la population palestinienne ainsi que dans la communauté internationale. Le Hamas, un mouvement politique ainsi qu’un groupe radical et armé pour libérer la Palestine, assume ce leadership.
Le 7 octobre 2023, ils ont kidnappé quelque 200 Israéliens, ce qui a donné l’occasion à une réplique d’Israël, en bombardant Gaza pendant plus d’un an, faisant jusqu’à maintenant plus de 42 000 victimes dont la moitié sont des femmes et des enfants palestiniens ainsi que des centaines de travailleurs humanitaires. Ce nombre ne cesse d’augmenter.
Deux décisions rendues par des tribunaux internationaux exigent qu’Israël cesse ses bombardements. Les États-Unis et plusieurs états dont le Canada, considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, notamment en raison de leur refus de libérer la centaine de personnes kidnappées. Les États-Unis continuent de soutenir Israël en équipement militaire en se justifiant que le Hamas est armé par l’Iran. Avec tout son armement, Israël canarde sans répit la Bande de Gaza, autant l’innocente population palestinienne que leur cible, les terroristes du Hamas.
La population de la planète entière est choquée de voir Israël poursuivre le génocide palestinien. Mais en même temps, on ne peut demeurer indifférent au terrorisme opéré par le Hamas. En 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a requis un mandat d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou ainsi que des dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza.
Le conflit israélo-palestinien perdure et la guerre actuelle n’est que la conséquence d’une situation politique complexe… Ne serait-ce pas le rôle des instances internationales telles que l’OTAN et l’ONU d’intervenir plus rapidement et plus fortement pour empêcher tous ces massacres? Leurs missions :
L’OTAN ne peut pas être impliqué. C’est une alliance militaire pour assurer la défense collective de tous les Alliés afin d’assurer la sauvegarde de la liberté et de la sécurité de tous ses membres. Mais ni la Palestine, ni Israël ne sont membres de cette alliance ; ils ne prétendent pas non plus le devenir.
Le Conseil de sécurité est l’instance suprême de l’ONU. On y discute de la situation israélo-palestinienne plusieurs fois par mois. Chaque fois, toute décision proposée entraîne le véto des États-Unis. Depuis 1949, les Nations-Unies ont mandaté l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), une organisation pour aider la population déplacée depuis 1948 dans les camps. Au début de 2024, l’organisme est réadmis après avoir été banni pendant quelques semaines, sous prétexte que certains employés étaient favorables au Hamas. Le Canada a repris ses versements pour que l’organisme assume ses responsabilités pour répondre aux besoins de la population palestinienne actuellement.
Plusieurs pays continuent de vendre des armes et des technologies militaires à Israël ainsi qu’à de nombreux États en guerre, parfois même contre leur propre population. Conflit d’intérêts? Est-ce que nos pays, dits civilisés et démocratiques, sont capables d’assumer et de faire fleurir leur économie sans vendre de l’armement un peu partout sur la planète, soutenant des guerres, parfois des deux côtés des belligérants?
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