Vox-pop sur la question israélo-palestinienne

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Par Zoé Saurais Empereur et Lucas Lelardoux Oliger | Dossier Politique

Qu’est-ce que les citoyens ont appris depuis le 7 octobre 2023 sur cette guerre israélo-palestinienne? Nous sommes allés les interroger, dans une démarche où l’expression de toutes les opinions était la bienvenue. Au cours de deux mois, en trois lieux de la grande île, des citoyens se livrent à Reflet de Société, pour s’exprimer sur l’histoire démocratique, et dans une moindre mesure, d’Israël et de Palestine.

Marie-Pierre de Brienne, artiste multidisciplinaire

Il n’y a personne qui aime cette situation. Il y a un génocide qui a lieu en Palestine. 

Je pense aussi à mes amis, toute ma communauté juive qui vivent des choses absolument terribles. 

Je salue grandement tous les gens qui se déplacent, qui portent la voix des gens qui ont des difficultés et qui vivent dans des situations absolument abominables. 

Tant au niveau fédéral que provincial, il y a un grave manque d’action et de cohérence. J’ai toujours cru que le Canada était un pays ouvert d’esprit, propaix, prohumanité. Mais en ce moment ce n’est pas ce qu’il se passe en réalité.

Sara, 20 ans

C’est vraiment horrible ce qui se passe. Par empathie, nous devons tous nous tenir ensemble pour les droits humains. Tout le monde est concerné. Voir des personnes tuées, voir leur famille mourir ; les enfants tellement traumatisés qu’ils n’arrivent même pas à pleurer, qui vivent la malnutrition, et ceux qui sont carrément décapités. 

On essaie de faire en sorte que nos voix soient écoutées. C’est ça la démocratie. Tout le monde devrait se sentir concerné.

Les gens en politique se ferment les yeux. Je pense que c’est volontaire. 

Pompom, 23 ans

Cette réalité nous donne de l’espoir en termes de résilience, de défense de ce qui est juste, de ce que c’est que d’être humain. Je continue à le faire sur une base quotidienne.

En tant qu’étudiant, je manifeste. L’université ne nous reconnaît pas en tant que groupe d’étudiants et ne nous a pas pris au sérieux. Nous sommes obligés d’utiliser nos derniers recours. Il s’agit désormais d’un mouvement mondial. Je suis fier d’en faire partie.

Joseph, retraité

Pour moi, le mot « Israël » est un nom béni, sanctifié. Donc ça me fait de la peine de voir les troubles à l’intérieur d’Israël et avec ses voisins. Je suis touché également par les photos, l’impact de la guerre sur les innocents. Finalement, je souhaite une paix, une compréhension entre des peuples différents, une harmonie. 

Le Canada a une réputation de pays de paix, jusqu’à dernièrement. Nous avons eu un premier ministre qui a gagné le prix Nobel pour son travail pour la paix. Je sais que ce sera difficile sur le plan politique, mais j’aurais voulu voir le Canada avec une position qui condamne l’attaque en octobre sur des gens innocents. Le Canada peut jouer un rôle important si nous gardons une position en faveur de la paix.

Valentina, 22 ans, barista

Je suis une immigrante. J’ai fui mon pays pour venir ici. Voir ce qu’il se passe là-bas, c’est quelque chose qui est toujours dans un coin de mon esprit. La moitié du monde est déséquilibrée et sombre. Des endroits sans espoir. C’est un lourd sentiment de découragement lorsque tous les jours, au moment d’ouvrir son téléphone, c’est la première chose que l’on voit. 

Pour la politique, je suis plutôt du genre « arrêtez vos conneries, dites les choses franchement. Soyez honnêtes ! ».

Je viens moi-même d’un pays avec un gouvernement corrompu. J’aimerais arriver dans un pays où le gouvernement se présente comme libéral et progressiste, allant de l’avant et corrigeant ses propres erreurs. Je ne vois rien de tel pour l’instant. 

Johnny, 58 ans, concierge

Je sais qu’il y a eu un attentat terroriste en Israël. Il y a 1200 personnes qui sont décédées. Il y en a qui sont pris en otage. Je comprends ça. À cause du parti politique qui est à Gaza. Mais ce n’est pas le peuple, ce n’est pas le peuple palestinien. J’ai vu des entrevues, j’ai vu des gens, des Juifs et des Palestiniens vivre ensemble depuis je ne sais pas combien d’années. Ce sont des amis. Ce n’est pas le peuple, le problème. C’est vraiment les gouvernements.

Plus je vieillis, plus je m’aperçois qu’il y a des gens qui en n’ont rien à cirer. On dirait que ça ne touche pas assez les gens. Il y a des innocents qui ne méritent pas de mourir. C’est difficile de me coucher le soir. Je pense à ces choses-là. Il faut que ça cesse.

C’est la responsabilité de tout le monde. On est censés protéger les enfants, mais là, on ne le fait pas.

Retraitée, femme 

Je suis réellement contre la guerre. Je trouve que ça ne mène nulle part. Je suis contre les campings qu’il y a à McGill. Je ne comprends pas que la mairesse de Montréal ne puisse pas faire quelque chose. Si j’allais à l’université, je n’aimerais pas passer devant les tentes. Je ne me sentirais pas en sécurité. 

Il n’y a rien de beau, c’est épeurant. On ne sait pas où on s’en va. Je trouve que la vie devient de plus en plus lourde. 

Sébastien, jeune professionnel 

Je trouve la situation assez grave. C’est par rapport à la religion. Je trouve ça triste. Ça dure depuis longtemps. Des civils sont les principales et les premières victimes.

Je n’ai pas trop suivi l’actualité. Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas, mais c’est plutôt triste. La guerre, c’est la mauvaise partie de l’humanité. C’est assez compliqué. Je ne cherche pas à comprendre, je sais juste que c’est de « la merde ». 

Je trouve bien que des gens s’engagent comme sur les campus. Qu’ils s’intéressent et qu’ils soient proactifs. Même s’ils ne peuvent pas faire grand-chose, à plus de 12 000 km. Ils sont investis. Ils sont engagés. 

Homme, travailleur en construction, 50 ans 

T’arrives chez nous puis tu tues 250 de nos enfants, c’est sûr que je vais être en… Je suis tanné. Non, je ne suis plus l’actualité. Pourquoi ne parle-t-on pas de l’Ukraine ? 


Nous autres on est arrivés ici on a pris les Indiens. Puis c’est dégueulasse ce qu’on leur a fait. Je ne suis pas fier des Canadiens. Ils ont trouvé des catacombes avec plein d’enfants. On est dégueulasse. Tous les pays, partout c’est de même.

Pour conclure

Pour les citoyens occidentaux, une des principales conséquences concrètes des longs mois de guerre à Gaza a été la multiplication des discours, des plaidoyers et des invectives sur le sujet. Des personnalités clefs de cette situation enracinée depuis 75 ans sont apparus sur le devant de la scène, qui pour beaucoup étaient ignorés ou mal connus. Ils lançaient des mots, des concepts comme: « sionisme », « axe du mal », « colonialisme », « antisémitisme », « islamophobie » …

Ces sujets sont complexes et demandent une réflexion commune profonde. À partir de ce qui nous était montré, il eut été simple de créer des discussions sur des enjeux qui expliquent les nombreuses prises de positions provenant de personnes de diverses origines. 

Malheureusement, les faits présentés n’ont que très peu fait avancer le débat public.


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