Un texte de Lewis Gagnon | Dossier Santé Mentale
Nous sommes autour d’une table, la soirée est bien animée. L’alcool coule à souhait et les discussions sont fluides. Tout le monde parle, tout le monde sauf moi.
Moi, j’écoute, c’est ce que je sais faire de mieux. J’écoute parce que quand tu ne parles pas, tu ne peux pas décevoir. Parfois, je pense à participer, des fois je le fais. Souvent, je n’ai pas le temps de participer parce que j’ai trop pensé à ce que j’allais dire ou trop pratiqué avant de m’exprimer. Je ne voudrais surtout pas couper la parole à quelqu’un, une voix qui est plus importante que la mienne. Donc, j’attends le bon moment. Mais le bon moment n’arrive pas et la conversation a changé de sujet.
J’ai vu un film la semaine passée, il devrait te plaire ! Est-ce que c’est vraiment pertinent ou tout le monde va s’en foutre ? Je pourrais peut-être dire d’une autre façon ? Ah, il y a une coupure de conversation, je me lance ! Ah zut, quelqu’un a parlé avant moi.
J’aimerais ça être plus jasant, on me trouve souvent plate. J’aimerais savoir quoi dire et comment le dire. Peu importe si je parle ou non, je ne ferais que décevoir, alors je reste en silence.
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