Par Anne Marie Parent | Dossier Éducation
L’endroit où l’on vit est bien plus qu’un toit au-dessus de nos têtes : c’est un refuge où l’on se sent en sécurité, un espace rempli de souvenirs partagés avec des personnes aimées. De tout temps et dans toutes les civilisations, cette notion de chez-soi porte un nom. En voici quelques-uns.
La maison
Du latin mansio, mansionem signifiant un lieu de séjour, le mot maison est issu du participe passé du verbe manere, rester, demeurer. Vers l’an 980, il désigne un endroit où l’on loge de façon temporaire (étape sur la route, auberge).
Au Moyen-Âge, la maison devient un lieu de vie permanent et le symbole de la propriété stable. Quant à la maisonnée, mot attesté en 1611 (composé de maison et du suffixe –ée), elle représente l’ensemble des gens qui vivent sous un même toit (membres de la famille et serviteurs).
L’habitation
Dans nos cours d’histoire, nous apprenions que Samuel de Champlain avait fait construire l’«abitation de Québecq» (orthographe de l’époque), quand il a fondé la ville de Québec en 1608. Cet ensemble composé de bâtiments et d’un comptoir de traite de fourrure entourés d’une forteresse jette les bases de la première colonie française en Amérique.
Depuis la fin du 14e siècle, le mot (h)abitation est utilisé dans les sens de « acte ou fait de résider » et de « lieu d’hébergement ou demeure ». Il provient du vieux français (12e siècle) habitacion, du verbe habitare, vivre, habiter, dérivé du verbe habere : avoir, posséder (comme en espagnol : haber = avoir).
Le domicile
Provenant du latin domicilium, «domicile, habitation», dérivé de domus, «maison», le terme domicile est employé depuis le 14e siècle. Sur le plan juridique, on confère un état de permanence à ce lieu où demeure une personne ou une famille, alors que la résidence peut être temporaire, et même multiple. Par exemple, on peut avoir une résidence en ville (habituellement le domicile fixe), une résidence d’été au chalet, une résidence d’hiver dans le Sud, tels les «oiseaux fuyant la neige» (snowbirds!).
EXPRESSION
Ça fait un bail que je t’attends!
Pour rester dans le thème de l’habitation, le bail, c’est le contrat passé entre un propriétaire et un locataire stipulant qu’on a le droit de rester dans un logement en échange d’une somme d’argent préétablie. Le mot vient de l’ancien français baillier, au 12e siècle (contrôler, garder, livrer), lui-même dérivé du latin baiulare, signifiant « porter un fardeau ».
Comme pour un bail qu’on passe généralement une fois par an, l’expression « faire un bail » est synonyme de « ça fait longtemps ». On l’entend davantage en France qu’au Québec, alors qu’on dit plutôt ici « Ça fait une éternité », ou encore la très jolie expression « Il y a belle lurette », ou « Ça fait belle lurette ».
Cette belle lurette n’est autre qu’une « belle heurette » (avec la liaison, on entend leurette).
En fin de compte, ça fait bien plus longtemps qu’une belle petite heure (= heurette) que je t’attends!
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