Par Colin McGregor | Dossier Culture
Ascot est le quartier le plus multiethnique de toute la ville de Sherbrooke. Il sert de porte d’entrée aux nouveaux immigrants. Il est important de disposer d’un lieu international, caractérisé par une ouverture d’esprit, pour échanger et apprendre.
Un point rassembleur qui accueille des artistes, conférenciers, travailleurs sociaux et bienfaiteurs humanitaires. Une programmation inclusive et antiraciste qui inclut un peu de tout.
Ce lieu existe. Il s’appelle Baobab café du quartier. Sa mission est de dynamiser les solidarités par des événements socioculturels, ainsi que par le partage de repas et des moments nourrissants. C’est un espace de rassemblement participatif.
Trois caméras au plafond, une caméra à l’épaule, console son et vidéo, éclairage, micros… Du matériel que les Sherbrookois utilisent pour différents arts, des conférences, et des assemblées générales. Ian Fournier, auteur publié par les Éditions TNT, était à l’époque le directeur de programmation du Baobab.
Diffusion international
« Durant la pandémie, pendant le Mois de l’histoire des noirs (en février), on a eu 12 activités en ligne – on a reçu du monde virtuellement d’Afrique, des Caraïbes, d’Europe. On a pris contact avec des gens géographiquement très loin de nous. » Il y a eu, en tout, autour de 80 participants!
Ian se rappelle : « On a fait un événement en binôme. Des artistes du Bistro le Ste-Cath, des artistes au Baobab. Avec quatre artistes, deux de Montréal et deux de Sherbrooke. »
« Ça permet aux personnes de participer sans se déplacer, » dit Catherine Larouche, directrice générale du Baobab café du quartier. « Ça nous laisse enjoindre du monde qui ne pourrait pas avoir accès aux événements pour différentes raisons – les handicapés, les aînés qui ne voyagent pas le soir, les familles avec de jeunes enfants, ceux qui sont malades. »
Dès qu’ils ont reçu l’équipement et les caméras, le Baobab est devenu un lieu de partage et de savoirs, dit-elle. Il y a eu plusieurs lancements de livres, d’auteurs et de chercheurs. Les auteurs d’œuvres qui se penchent sur le travail social et le développement des communautés sont particulièrement attirés par le Baobab.
Au service de la recherche
Les professeurs, particulièrement des chercheurs en travail social, font des panels sur des questions importantes qui concernent notre monde. Le professeur Denis Bourque de l’Université du Québec en Outaouais, chercheur renommé dans le domaine du travail social, est parmi ceux qui se sont servi des caméras et l’espace du Baobab.

Récemment, le Baobab a accueilli « Recherche avec, » le réseau international interdisciplinaire francophone. Des chercheurs du Mexique, Brésil, France et du Canada se sont réunis à Sherbrooke, et le Baobab était un de leurs lieux d’échange en avril dernier. Quarante membres du réseau Recherche avec se retrouvaient à Sherbrooke pour des journées d’étude. Ils y préparaient la semaine scientifique 2025 qui se déroulera en avril prochain, à Sherbrooke.
Les vidéoconférences d’aujourd’hui sont beaucoup plus professionnelles que celles que le Baobab a faites pendant la pandémie, dit Catherine. Ses techniciens ont beaucoup appris au fil des années, notamment sur l’utilisation du matériel. Lorsqu’il y a un rendez-vous au Baobab, ils peuvent répondre aux questions de l’auditoire du Café, ainsi que celles des participants en ligne.
Ainsi que des forums des organismes communautaires comme la Fédération des coopératives d’habitation de l’Estrie. Elle regroupe 52 coopératives responsables de la gestion de plus de 1800 logements.
Au service du quartier
Les groupes communautaires utilisent les capacités audiovisuelles du Baobab pour faire des annonces spéciales et des lancements de projets ainsi que pour des assemblées et des délibérations.
Les artistes d’Ascot et de L’Estrie adorent le Baobab. Il y a une soirée blues qui est diffusée une fois par mois. Le site web du Café répand l’information grâce aux contributions visuelles et auditives des artistes. Selon Catherine, « on peut filmer, enregistrer et laisser à nos artistes du matériel pour qu’ils puissent faire de la promotion. » Baobab peut offrir de l’équipement technique aux artistes, ainsi que de l’aide pour qu’ils y développent leurs compétences. C’est pourquoi il attire les meilleurs talents de la région.
Le financement ainsi développé permet à l’organisme de subvenir à leur projet d’intervention et d’offrir des services à la communauté.
Le Baobab est aussi le port d’attache pour L’Accorderie de Sherbrooke, dont Catherine est directrice générale. Il y a 12 Accorderies au Québec, mais seulement une qui a un café comme lieu de rencontre. L’Accorderie offre la possibilité d’échanger des services contre des heures. Ce faisant, ils offrent une option alternative au système économique actuel. L’Accorderie a une mission de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Elle contribue à créer du lien social et à améliorer les conditions de vie des participants.
baobabcafe.ca 1551, rue Dunant, Sherbrooke
accorderie.ca/sherbrooke-accueil/
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